L’Etat compte annuler les sommes dues au titre des crédits agricoles octroyés aux agriculteurs et aux pêcheurs, jusqu’à fin décembre 2012, et dont les montants ne dépassent pas les 5.000 dinars, pour chaque crédit, ainsi que l’ensemble des intérêts appliqués sur ces dettes, soit un montant global de 80 millions de dinars.
«Cette mesure s’inscrit dans le cadre du projet de la loi de finances 2014 et concerne environ 75.000 agriculteurs et pêcheurs», a indiqué, lundi, le ministre des Finances Elyes Fakhfakh.
L’objectif visé est d’aider les agriculteurs et les pêcheurs à surmonter leurs difficultés financières. Le projet de la loi de finances pour l’exercice 2014 permet aux banques de déduire de l’assiette fiscale les intérêts appliqués sur les crédits agricoles octroyés, jusqu’à fin décembre 2012, et dont le montant ne dépasse pas cinq mille dinars en termes de principal.
Les banques procèderont, dans le même cadre, à l’annulation du total des intérêts relatifs aux crédits précités, lesquels intérêts ne figureront pas dans leurs provisions en 2014 et 2015, sans pour autant affecter le résultat fiscal des banques concernées.
Le secrétaire d’Etat chargé de l’Agriculture, Habib Jomli, avait fait savoir dans une déclaration à l’Agence TAP, le 18 septembre 2013, que la commission technique chargée de l’étude du dossier de l’endettement agricole, au ministère de l’Agriculture, a révélé que les dettes du secteur agricole auprès des banques n’ont pas dépassé, jusqu’au 30 juin 2013, la valeur de 2,07 milliards de dinars.
Toutefois, plus de 1 milliard de dinars, sur ce total d’environ 2 milliards de dinars, sont arrivés à échéance mais n’ont pas été payés, d’où la problématique, selon Jomli. Ces dettes concernent 132.000 agriculteurs, soit le 1/3 des agriculteurs tunisiens.
Par ailleurs, 83% des dettes impayées ont été octroyées par la Banque Nationale Agricole (BNA), soit environ 858 MDT au profit de 112.000 agriculteurs. M. Jomli a ajouté que 13% seulement des financements de la BNA concernent le secteur agricole contre 87% pour le reste des secteurs.
Le secrétaire d’Etat souligne sur un autre plan que “les engagements financiers du secteur agricole (2.047 MDT) ne représentent que 5% de l’ensemble des engagements par rapport à d’autres secteurs, tels que les services (49%), l’industrie (36%) et le tourisme (10%)”.
Quant à l’endettement agricole, il se répartit géographiquement entre le nord-ouest (27%) le nord-est (22%), le centre-ouest (20%) et le sud-est (15%).