Crise bretonne : le dialogue s’ouvre sur fond d’ultimatum

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çois Helias, Jean-Pierre Le Mat, Thierry Merret, Claude Rault, Franck Nicolas et Christian Troadec le 5 novembre 2013 devant la préfecture de Rennes (Photo : Frank Perry)

[06/11/2013 09:30:03] Rennes (AFP) Les discussions sur la crise bretonne ont débuté mercredi sur fond d’ultimatum du mouvement des “Bonnets rouges” qui menace de mener de nouvelles actions si l’écotaxe n’est pas supprimée définitivement avant mercredi midi.

“Nous attendons clairement la suppression de l’écotaxe pour demain midi pour la Bretagne”, a lancé mardi soir le maire DVG de Carhaix, Christian Troadec, membre du collectif “Vivre, décider et travailler en Bretagne”, à l’initiative de la manifestation qui a réuni samedi à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes coiffées de bonnets rouges.

Si le gouvernement ne répond pas favorablement, “il y aura sans aucun doute de nouvelles actions”, a menacé M. Troadec.

Le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a répondu qu'”on ne gouverne pas sous les ultimatums”. “La démarche du gouvernement c’est le dialogue”, a-t-il déclaré sur France 3. Son collègue de l’Economie sociale et solidaire, Benoit Hamon, a condamné sur France 2 la “violence” et le “chantage sur le gouvernement”.

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ésident de la FDSEA du Finistère (D) le 5 novembre 2013 devant la préfecture de Rennes (Photo : Frank Perry)

Mais pour Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère et autre membre du collectif, les discussions avec le préfet de Bretagne Patrick Strzoda et ses services sur la crise bretonne n’auront pas de suite sans la suppression définitive de la taxe poids lourds.

C’est dans ce contexte que s’ouvrent les premières discussions mercredi sur le “Pacte d’avenir pour la Bretagne” lancé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mi-octobre et dont l’objectif est de sortir de la crise et de trouver un nouveau souffle.

Avalanche de restructurations

Mercredi matin, c’était au tour des syndicats, pas tous solidaires du mouvement des “Bonnets rouges” d’ouvrir le bal à la préfecture de région.

Pour Thierry Gourlay, secrétaire régional CGT, “les Bonnets rouges veulent avoir les mains libres pour faire ce qu’ils veulent, ce sont essentiellement des patrons qui sont à la tête”.

“Il y a urgence”

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éunion à la préfecture à Rennes (Photo : Frank Perry)

De son côté, Marc Hébert, secrétaire départemental FO du Finistère, a déclaré: “On ne croit plus au Père Noël, on craint que ce ne soit une fois de plus une réunion pour pas grand-chose”.

“Il est grand temps de trouver des solutions”, avait commenté mardi soir Chantal Guittet, députée PS du Finistère, département touché par une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l’agroalimentaire, comme chez Tilly-Sabco et Marine Harvest dont les salariés multiplient ces derniers jours les actions coup de poing.

Tilly-Sabco a annoncé la suspension en janvier de l’activité poulet export, qui occupe la quasi-totalité de ses employés (300 sur 340 salariés), et chez Marine Harvest (saumon fumé), ce sont 400 emplois qui seront supprimés.

Un millier d’emplois ont déjà été supprimés chez le volailler Doux et près de 900 vont l’être chez Gad SAS (abattoir et découpe de porcs). Sans compter les nombreuses restructurations dans l’industrie comme chez PSA et Alcatel.

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écotaxe et localisations des portiques et bornes détruits

Et l’écotaxe, avec les spectaculaires actions des “Bonnets rouges” qui ont détruit quatre portiques en Bretagne, s’est superposée à tout ces dossiers sociaux.

“Il faut absolument que les acteurs économiques prennent leurs responsabilités et travaillent avec l’Etat”, insiste Mme Guittet.

Le député UMP des Côtes d’Armor Marc Le Fur sera lui aussi présent. Il proposera “une pause fiscale et un choc de simplification. Il faut plus de liberté pour entreprendre”, affirme le député.

Après les partenaires sociaux et organisations patronales, une autre réunion était prévue à 14h30 avec les élus et le collectif des “acteurs économiques et sociaux” qui affirme représenter quelque 150.000 entreprises. Parallèlement, six réunions thématiques sont planifiées jusqu’à vendredi portant sur l’agriculture et l’agroalimentaire.

Des réunions vont ensuite avoir lieu toutes les semaines jusqu’à la fin de l’année, lorsque la Bretagne devra rendre sa copie au gouvernement. Aucun membre du gouvernement n’est attendu mercredi. En revanche, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll doit passer la journée de vendredi en Bretagne.