eDarling, start-up berlinoise qui fait dans la romance, sans romantisme

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à Berlin, le 5 novembre 2013 (Photo : John MacDougall)

[06/11/2013 10:23:00] Berlin (AFP) David Khalil, fondateur du site de rencontre eDarling, brosse les débuts de cette start-up berlinoise à la croissance ultra-rapide sans romantisme aucun, alors qu’il s’agit pourtant de son coeur de métier.

“Ce n’est pas une histoire classique d’entrepreneurs qui ont identifié un besoin sur le marché, explique le trentenaire dans les bureaux de la société à Kreuzberg, quartier turc et branché de Berlin, “nous avons fait une liste d’idées susceptibles d’intéresser des investisseurs”.

C’était en 2008, et M. Khalil et son partenaire Lukas Brosseder travaillaient à Munich (sud) pour Rocket Internet, incubateur de start-up qui a aussi donné naissance à Zalando, maintenant grand nom du commerce en ligne.

Ayant décidé de monter une affaire, les deux hommes ont planché “de manière très systématique” sur une liste de projets potentiels, avant d’arrêter leur choix sur la rencontre en ligne, où “nous pensions qu’il y avait de la marge de manoeuvre pour innover”.

Leur ancien employeur Rocket Internet et d’autres, parmi lesquels le groupe d’édition Holtzbrinck, ont fourni les fonds, et les deux partenaires ont quitté la Bavière pour Berlin. “Il y avait déjà à l’époque une culture de start-up à Berlin, qui n’existe nulle part ailleurs en Allemagne”, raconte M. Khalil, “et puis le coût de la vie est bas, les coûts salariaux aussi”.

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é en 2008, eDarling emploie désormais 350 personnes en provenance de 35 pays (Photo : John MacDougall)

Le site eDarling a été mis en ligne en mai 2009 en Allemagne, et très vite aussi en France. Il a toutefois fallu plusieurs mois de tâtonnements pour trouver ce qui constitue aujourd’hui la marque de fabrique du site, un test de personnalité très fouillé, basé sur 280 questions, qui permet à un algorithme de déceler les profils compatibles.

“A partir de données psychologiques, c’est un processus purement mathématique”, détaille sobrement M. Khalil, “c’est un programme qui fait tout”.

Le Chili et l’Australie depuis Berlin

eDarling s’est positionné comme site sérieux, pour une clientèle “en deuxième partie de vie amoureuse” – après un divorce, typiquement. Il a déjà à son actif “des mariages et même plusieurs bébés!”, se réjouit Katia Joinie-Maurin, responsable des activités en France.

La société est maintenant présente dans 22 pays, principalement européens mais aussi au Mexique et au Chili, sous différents noms. Elle va se lancer avant la fin de l’année en Australie et Nouvelle-Zélande. Le groupe mise sur un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros cette année mais “n’est pas profitable au sens propre”, dit M. Khalil, sans plus de détails.

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étique dans les locaux du site internet eDarling, le 5 novembre 2013, à Berlin (Photo : John MacDougall)

Il revendique quelque 13 millions d’utilisateurs – qui ne payent que s’ils désirent entrer en contact avec les partenaires potentiels que leur propose le site. eDarling ne communique pas le nombre des utilisateurs payants.

Toute l’expansion internationale s’est faite depuis Berlin. Les bureaux dans une ancienne fabrique de luminaires abritent aujourd’hui environ 350 salariés originaires de plus de 35 pays, qui collent eux complètement au mythe de la start-up des années 2000, ambiance jeune et table de ping-pong incluses. Les murs tapissés de photos de couples tout sourire rappellent à qui l’on a affaire.

eDarling recrute directement dans les pays où il est actif mais puise aussi dans un vivier toujours plus important de jeunes Européens qualifiés -voire surqualifiés- venus tenter l’aventure berlinoise.

“Dans cinq ans, il est possible qu’on embauche directement tout le monde ici, rien qu’en France il y a tellement de gens qui ont envie de venir à Berlin”, raconte Mme Joinie-Maurin.

En France, eDarling n’espère pas détrôner Meetic, incontournable numéro un du marché français. “Mais on a réussi à monter dans le Top 3 en quatre ans, c’est déjà pas mal”, se réjouit-elle.