Au cours d’une rencontre avec la presse le 5 novembre 2013 à Bamako, au Mali, dans le cadre d’une tournée qu’il effectue dans la région du Sahel, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a indiqué que la mission conjointe des bailleurs de fonds était un pas important pour une coordination efficace des moyens, afin d’appuyer cette région qui fait face à une crise multidimensionnelle.
En plus des moyens financiers, a-t-il dit, il faut un changement dans les méthodes de travail. A savoir, assouplir les procédures de décaissement et renforcer la coordination, afin de faire avancer efficacement les interventions dans la région du Sahel. «Il faut prendre un risque mesuré que d’attendre pendant de longues années des procédures de décaissement», a souligné Kaberuka, avant d’ajouter que «la complexité de la crise au Sahel exige une coordination efficace des compétences».
Dans les échanges avec les journalistes, Kaberuka est revenu sur l’essentiel de son l’intervention faite plus tôt dans la matinée à Bamako, à l’ouverture de la «Première réunion ministérielle pour l’établissement d’une plate-forme de coordination de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel». A savoir que la BAD apportera quatre milliards de dollars pour contribuer à faire du Sahel une zone de stabilité et de croissance économique.
Parlant du Fonds d’action pour le Sahel que la BAD va abriter, il a indiqué qu’il accueillera les ressources de tous les bailleurs et amis de la région qui souhaitent apporter leur appui. Un fonds dont les modalités sont en cours de discussion et qu’il espère sera utile et efficace. Kaberuka a souhaité que les contributions soient à la hauteur des besoins des populations.
Evoquant la crise de la région, le président Kaberuka estime que sa complexité exige une coordination des compétences et des moyens sous la conduite des Etats. Pour lui, la paix et la sécurité sont des conditions préalables au développement. Et d’évoquer la création d’emplois, notamment pour les jeunes, comme un facteur contribuant à la stabilité. La création d’emplois, a-t-il dit, est possible si des investissements accrus sont faits dans les domaines des infrastructures énergétiques, du secteur privé et de l’agriculture.
Selon le président de la BAD, l’économie africaine connaîtra un tournant important lorsque le continent arrivera à réaliser un taux de croissance régulier de 7%, à l’image du Brésil et de certains pays du continent asiatique.
Parlant du retour de la BAD à son siège en Côte d’Ivoire, Kaberuka a indiqué que la feuille de route du retour s’exécute bien. «Je me réjouis que les choses se passent bien, du fait que nous travaillons, main dans la main avec les gouvernements tunisien et ivoiriens», a-t-il dit.
La mission conjointe au Sahel a lieu au Mali, au Niger, au Burkina et Tchad; et comprend la BAD, la Banque mondiale, les Nations unies, l’Union africaine, et l’Union européenne.
Source : BAD