Un entrepôt de H&M au nord de Paris paralysé par une grève

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à Paris le 22 octobre 2013 (Photo : Eric Piermont)

[06/11/2013 18:53:35] Bobigny (AFP) Un entrepôt du groupe suédois de prêt-à-porter H&M au Bourget (Seine-Saint-Denis) est paralysé depuis mardi par une grève, les salariés dénonçant notamment leurs conditions de travail, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes.

“Le réapprovisionnement des magasins ne se fait plus, on a tout stoppé. Il se fait aujourd’hui par le Belgique”, a indiqué à l’AFP Gemina Mehiaoui, secrétaire CGT du comité d’entreprise. La plateforme logistique située au nord de Paris, près de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, livre 65 des quelque 170 magasins du géant suédois en France, selon Mme Mehiaoui.

Les trois quarts des 195 salariés participent au mouvement lancé par la CGT, FO, la CFDT et la CFE-CGC, a ajouté la syndicaliste.

“Le management autoritaire, qui a comme seule méthode la pression quotidienne et le chantage à l?emploi, ça suffit!”, dénoncent les syndicats dans un communiqué.

“Les gens se bousculent dans les allées pour aller le plus rapidement possible” dans la préparation des commandes. “Ils ont peur d’être convoqués en entretien” par la direction, a décrit Mme Mehiaoui.

“On pousse énormément les gens qui, à force, ne sont plus attentifs, et c’est comme ça qu’on provoque des accidents” dont le taux “et la gravité surtout” sont “alarmants”, a-t-elle dénoncé.

La direction a récemment établi un classement des salariés “en fonction de leurs performances” et selon elle, 24 d’entre eux “sont en danger car sous les objectifs de la société”. “Un pourcentage énorme du personnel est aujourd’hui sous anti-dépresseurs et il y a beaucoup de salariés en arrêt maladie”, a poursuivi Mme Mehiaoui.

Le groupe a relevé pour sa défense que “les conditions de travail et l’équipement sont en général les mêmes dans toutes les unités comparables dans le monde”, ajoutant vouloir “continuer le dialogue” et “résoudre bientôt le différend de façon amicale”, dans une déclaration écrite à l’AFP.

Le groupe a toutefois souligné qu’il “ne pouvait accepter des moyens illégaux (utilisés par les grévistes, ndlr) comme bloquer l’entrée” et qu’il allait “vérifier de telles activités en justice”.

Les syndicats s’attendent à ce que la direction assigne certains grévistes devant un juge des référés, selon Mme Mehiaoui, mais aucune notification n’avait encore été reçue mercredi soir.

Alors que les syndicats s’inquiètent de l’avenir après l’expiration, dans un an, d’un contrat de prestataire avec les magasins, H&M assure n’avoir “aucun projet de fermeture du site en 2014”.