Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, a appelé les hommes d’affaires et les investisseurs tunisiens à prendre en considération la conjoncture économique, politique et sociale outre les défis extérieurs dans le cadre desquels ont été élaborés les projets de budget et de loi de finances pour l’exercice 2014.
Intervenant dans le cadre d’une conférence organisée, mercredi 6 novembre à Tunis, par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONCET) sur «les orientations de la loi de finances 2014», M. Ayari a avoué que le nouveau budget a été élaboré en absence de «schéma et de Plan de développement aux contours bien définis».
Rappelant que le dernier Plan quinquennal s’est achevé en 2011, M. Ayari a soutenu que l’unique thermomètre de l’activité de développement est le budget de l’Etat. L’élaboration d’un nouveau budget par un gouvernement pratiquement démissionnaire, dans le cadre d’une conjoncture extérieure et intérieure très difficile, constitue en soi «un miracle».
Il a par ailleurs critiqué les budgets expansionnistes adoptés après la Révolution, lesquels, a-t-il estimé, ont entraîné des déséquilibres, notamment un déficit budgétaire et une hausse de l’endettement;; et ce rythme croissant du déficit et de la dette continuera au cours de l’année 2014, a-t-il affirmé.
Les dispositions inscrites dans le cadre de la loi de finances 2014 «sont acceptables et nécessaires», estime le gouverneur de la BCT, ajoutant qu’il n’existe pas d’autres alternatives en attendant l’application de la réforme du système fiscal». Selon lui, certaines dispositions du projet de loi de finances 2014 sont «saines» -entendre par-là que d’autres ne le sont pas, appelant à poursuivre la politique de lutte contre l’évasion fiscale.
«La transparence constitue la principale voie pour la consécration de la justice sociale avant d’entamer la discussion sur le principe de la justice fiscale», a encore souligné M.Ayari.