Une enseigne Numericable (Photo : Philippe Huguen) |
[07/11/2013 15:08:19] Paris (AFP) Le câblo-opérateur Numericable Groupe, qui compte lever plus de 600 millions d’euros via son entrée en Bourse vendredi, devrait bénéficier selon des analystes du vent porteur qui touche les professionnels du câble en Europe, et d’espoirs d’un mariage avec SFR.
Selon une source proche du dossier, alors que le groupe avait proposé ses actions à la souscription avec une fourchette indicative de prix comprise entre 20,30 et 24,80 euros, le prix final devrait se rapprocher du haut de cette fourchette.
Le groupe sera donc valorisé plus près des 5,57 milliards d’euros que des 5,06 milliards.
Le groupe avait indiqué qu’en cas de bon accueil des investisseurs, le montant de l’offre pourrait être accru de 15%.
A la veille de la cotation, les analystes estimaient qu’il y a un “vrai appétit” pour cette entreprise, alors que les câblo-opérateurs redeviennent attractifs aux yeux des investisseurs en raisons des besoins croissants en bande passante, liés à l’usage grandissant d’internet.
Le britannique Vodafone est ainsi en passe de racheter le câblo-opérateur allemand Kabel Deutschland pour 7,7 milliards d’euros, alors que l’américain Liberty Global a pris le contrôle du britannique Virgin Media pour 17 milliards d’euros.
En outre, d’après des analystes de la place parisienne, cette introduction en Bourse devrait mener à un mariage avec l’opérateur SFR.
“A la fin du premier semestre 2014, quand SFR sera en Bourse, il va sortir le chéquier pour acheter Numericable avec une prime de 30%, parce qu’il y a beaucoup de synergies à mettre en ?uvre”, assure l’un d’eux, qui a requis l’anonymat.
Mariage en vue avec SFR
Le groupe Vivendi a en effet annoncé en septembre un projet de scission qui devrait déboucher sur l’entrée en Bourse de l’opérateur SFR.
Avec la fibre optique, Numericable constitue un actif attractif pour un opérateur qui a besoin d’investir, c’est “cousu de fil blanc”, estime un autre analyste.
Après, il faudra s’entendre sur un prix. L’introduction en Bourse de Numéricable avait donc sans doute pour but “d’aider les deux parties à se mettre d’accord”, ajoute-t-il.
Le périmètre mis en Bourse par Numericable est composé du câblo-opérateur éponyme, qui compte 1,7 million d’abonnés, et de l’opérateur télécoms dédié aux entreprises Completel.
L’opération (la plus importante entrée en Bourse à Paris depuis 4 ans) portera sur environ 652 millions d’euros, dont 250 millions d’actions nouvelles créées dans le cadre d’une augmentation de capital et 402 millions via la cession d’actions existantes appartenant aux actuels actionnaires, les fonds Carlyle et Cinven.
Ces fonds, qui détenaient 37,5% du capital chacun, cherchaient à sortir du capital de Numericable.
Mi-octobre, Altice, troisième actionnaire avec 24% avait indiqué qu’il allait profiter de l’opération pour porter sa participation à environ 30% du capital et des droits de vote du groupe, en rachetant aux autres actionnaires une partie de leurs actions à leur prix d’introduction en Bourse.
Carlyle devrait donc réduire sa part du capital pour n’en conserver qu’environ que 25%, et Cinven descendra pour sa part autour de 15%, selon Numericable.
Numericable a indiqué avoir dégagé sur les neuf premiers mois de l’exercice en cours un résultat net (part du groupe) de 60 millions d’euros et un résultat brut d’exploitation (Ebitda) de 436,3 millions, sur des ventes totales qui frôlent le milliard d’euros (968,9 millions).
Sur l’ensemble de l’année en cours, le groupe table sur un Ebitda compris entre 610 et 620 millions et un chiffre d’affaires en légère croissance.
Le groupe, qui investit déjà 300 millions d’euros par an, compte consacrer 220 à 230 millions de plus à l’investissement sur la période 2014-2016 et vise à “complétement terminer la mise à jour du réseau”, afin d’équiper ses 8,5 millions de prises en fibre optique contre 5 millions aujourd’hui.
Ceci doit permettre au groupe d’accélérer la croissance de son chiffre d’affaires de 2% à 5% par an sur la période 2014-2016, et d’atteindre une marge d?Ebitda (résultat brut d’exploitation) de 50% contre 47% en 2012.