Hezoua, village situé sur la frontière tuniso-algérienne, à 60 km de la ville de Tozeur, a dernièrement accueilli une trentaine de représentants d’associations qui participaient à une session de formation et de sensibilisation sur la gestion des projets à travers l’approche basée sur les résultats et les droits de l’Homme, organisée par le système des Nations unies et le Programme de micro-financements du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Le but de la visite était de prendre connaissance des réalisations dans le cadre du projet de diversification de la production oasienne basée sur l’installation d’un nouveau système d’irrigation dans une osais pilote.
En effet, l’eau constitue le facteur clé du développement socioéconomique à Hezoua. De ce fait, elle est considérée comme l’élément déterminant dans la répartition et la valorisation de l’activité de l’oasis dans le temps et dans l’espace.
Les ressources en eau mobilisées dans cette oasis sont jugées limitées. D’ailleurs, les agriculteurs oasiens considèrent qu’elles sont insuffisantes pour la conduite de leurs parcelles oasiennes. La rareté des ressources en eau est accentuée par divers facteurs comme l’aridité climatique et le mode de faire valoir de la parcelle dont la technique d’irrigation est dominée par la submersion.
Pour diminuer les risques de la rareté de l’eau dans l’oasis de Hezoua, la mise en place de nouvelles techniques d’irrigation plus économes en eau s’impose.
Réalisé par le Groupement agricole de l’agriculture biodynamique de Hezoua et financé par le Programme de micro-financements du Fonds pour l’environnement mondial, le projet porte sur l’expérimentation d’une technique d’irrigation alternative qui vise à économiser l’eau d’irrigation dans des parcelles expérimentales de l’oasis de Hezoua.
Cette technique devrait permettre de diminuer les pertes d’eau par infiltration et par l’évapotranspiration, préserver les sols de la salinité, et assurer une meilleure utilisation de la ressource en eau pour l’irrigation des palmiers dattiers et les cultures de l’étage herbacé.
Grâce à ce système d’irrigation, le palmier aura juste la quantité d’eau nécessaire dans un espace limité, ce qui permettra une meilleure gestion de l’eau au niveau de l’agriculture, tout en définissant les besoins optimums en eau.
L’installation de ce nouveau aidera à surmonter la problématique d’irrigation dans l’oasis en développant de nouvelles pratiques d’irrigation répondant aux besoins des cultures sans altérer la productivité dattière dans la parcelle.
Les ressources en eau d’irrigation dans les oasis, dont celles de Hezoua, sont alimentées principalement à partir des eaux de deux nappes fossiles, en l’occurrence la nappe du «Complexe terminal» qui se situe à une profondeur de plus de 2.000 m avec une salinité de 1.5 à 2.4 grammes par litre, et la nappe du «Complexe intercalaire», située à une profondeur entre 60 et 500 m avec une salinité de 3 à 5g/l.
Impliquant la surexploitation des nappes et la salinisation du sol, le système d’irrigation existant dans l’oasis de Hezoua est la submersion qui se caractérise principalement par la perte d’eau par évaporation et par infiltration. L’insuffisance de l’eau pendant les périodes critiques -juillet et août-, et l’impossibilité d’irriguer la totalité de la parcelle à chaque tour d’eau ainsi que la destruction de la structure du sol par la diminution de porosité ont poussé à chercher d’autres alternatives.
De ce fait, ce nouveau système permettra, également, la diversification des cultures et par-là même une amélioration des revenus des agriculteurs à travers la valorisation des eaux d’irrigation disponibles pour produire d’autres espèces fruitières, fourragères et maraîchères et la promotion d’un élevage intégré.
D’autre part, ce nouveau système d’irrigation dans les oasis biodynamiques de Hezoua aidera aussi à une meilleure adaptation aux effets des changements climatiques et à assurer la durabilité au système oasien local.