Irlande : satisfecit de la troïka qui pointe quelques fragilités

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âtiments du gouvernement tenant le budget 2014 dans les mains, le 15 octobre 2013 à Dublin

[08/11/2013 14:01:22] Bruxelles (AFP) La troïka des créanciers publics de l’Irlande a terminé sa dernière mission sur un satisfecit d’ensemble au moment où ce pays s’apprête à sortir de son programme d’aide, mais pointe quelques fragilités concernant les banques, les dépenses publiques ou le niveau de chômage.

Dans un communiqué publié vendredi à l’issue de leur dernière mission à Dublin, les responsables de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) concluent que “le programme irlandais reste sur les rails dans un contexte de retour à la croissance”.

“L’économie irlandaise connaît une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro depuis 2011”, souligne le communiqué, qui énumère les améliorations constatées, qu’il s’agisse des exportations, du commerce de détail, de la confiance des consommateurs ou des créations d’emplois.

Le ministère irlandais des Finances s’était félicité jeudi de la prochaine sortie du programme d’aide, prévue mi-décembre, saluant une “étape significative dans le redressement de l’Irlande” qui a “respecté tous les objectifs fixés” par ses bailleurs de fonds.

Malgré cet examen de passage réussi, la troïka met en garde contre plusieurs risques, à commencer par celui d’un dérapage budgétaire si les dépenses ne sont pas maîtrisées cette année, notamment dans le domaine de la santé.

Dans le secteur financier, “la part de prêts non-performants reste élevée et le crédit stagne”, sans compter qu’une “solution durable au problème des arriérés d’hypothèques est nécessaire pour réduire les incertitudes qui pèsent sur la reprise économique”.

Quant au chômage, “il a commencé à refluer mais reste très élevé”, souligne encore la troïka, qui incite les pouvoirs publics à mieux accompagner les chômeurs vers le marché du travail.

Au bord du gouffre après l’implosion de la bulle immobilière et le sauvetage de ses banques qui avaient fait exploser son déficit public à 30%, l’Irlande avait été contrainte fin 2010 d’appeler à la rescousse ses partenaires européens et le FMI. Elle avait obtenu un plan de sauvetage sur trois ans de 85 milliards d’euros, en échange de la mise en oeuvre d’une austérité draconienne.

La question qui se pose désormais pour Dublin est celle de l’attribution d’une ligne de crédit de précaution, afin d’éviter toute turbulence lors de son retour sur les marchés mais le gouvernement irlandais pourrait décider de s’en passer. Ce sujet fera partie des discussions de l’Eurogroupe jeudi à Bruxelles.