éphane Le Foll lors de sa conférence de presse, le 8 novembre 2013 à Rennes (Photo : Damien Meyer) |
[08/11/2013 16:58:46] Rennes (AFP) Les “Bonnets rouges” ont appelé à une nouvelle manifestation fin novembre, malgré la promesse d’un rebond pour la Bretagne faite par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, venu vendredi à Rennes au chevet de l’industrie agroalimentaire de la région.
“La révolte des Bonnets rouges en 1675 a débouché sur à peu près deux siècles et demi de déclin pour la Bretagne”, a déclaré le ministre lors d’un point de presse à la préfecture de région à Rennes. “Ce qu’on est venus dire, c’est qu’après ce qui s’est passé avec les Bonnets rouges, nous, c’est le rebond, pas dans deux siècles, c’est tout de suite”, a promis M. Le Foll, qui s’exprimait aux côtés de son collègue chargé de l’agroalimentaire, Guillaume Garot.
“On est là pour mobiliser les énergies, pour valoriser les atouts de la Bretagne, pour faire en sorte que tous les projets disponibles aujourd’hui aient le soutien de l’Etat”, a expliqué M. Le Foll, qui a aligné les réunions vendredi à Rennes avec des élus locaux, les organisations syndicales et paysannes.
Mais alors que le ministre n’avait pas encore quitté la capitale bretonne, les “Bonnets rouges” ont annoncé depuis Quimper qu’ils préparaient une nouvelle manifestation le 30 novembre, “quelque part en Bretagne”.
à Quimper (Photo : Fred Tanneau) |
Face “à l’absence de réponses du gouvernement aux problèmes des Bretonnes et des Bretons, le collectif pour l’emploi +Vivre, décider et travailler en Bretagne+ a acté le principe d’un nouveau grand rassemblement, grave et pacifique”, dont le lieu sera précisé dans les prochains jours, a indiqué Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère et membre du collectif.
Les “Bonnets rouges” ont mobilisé au moins 15.000 personnes le 2 novembre à Quimper lors d’une manifestation pour l’emploi qui a donné lieu à des violences et des interpellations, sur fond de révolte contre l’écotaxe poids lourds. Le mouvement avait lancé, en vain, un ultimatum mardi au gouvernement réclamant la suppression de la taxe.
320 “possibilités d’emplois”
Vendredi à Rennes, M. Le Foll a indiqué qu’outre les 15 millions d’euros débloqués en urgence pour la trésorerie des entreprises en difficulté, l’enveloppe consacrée à la Bretagne dans le cadre du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) serait doublée dans la future PAC (2014-2020), passant de 175 à 368 millions d’euros sur sept ans. Et pour l’économie bretonne en général, plus d’un milliard d’euros seront débloqués: 450 millions par bpifrance et 555 millions par l’Etat.
à Rennes (Photo : Damien Meyer) |
M. Garot a, pour sa part, souligné que 320 “possibilités d’emplois”, notamment dans le secteur laitier, les plats préparés et la production agricole, avaient été “débloquées par l’ensemble de la filière pour les salariés de Gad” à Lampaul-Guimiliau (889 emplois supprimés).
Depuis mardi, des réunions pour l’élaboration du “Pacte d’avenir pour la Bretagne” sont organisées à la préfecture avec les acteurs économiques et sociaux pour trouver d’ici fin novembre des solutions pour enrayer la spirale des plans sociaux: outre Gad, Doux (971 suppressions d’emploi) fin 2012, le volailler Tilly-Sabco, où 300 emplois sur 340 sont menacés en janvier 2014 et Marine Harvest (saumon fumé) qui va en supprimer 300.
L’agriculture et l’agroalimentaire représentent environ un tiers des emplois de la région.
La visite ministérielle a été critiquée par le syndicat FO, qui a boycotté la rencontre avec M. Le Foll et par d’autres acteurs de la crise qui lui ont reproché de ne pas être allé dans le Finistère.
Mais les représentants syndicaux de Tilly-Sabco sont ressortis plutôt satisfaits de leur rencontre avec le ministre. “Sur la volonté de maintenir la filière poulet export française, il y a une réelle volonté du gouvernement qui a été confirmée”, a dit à la presse Corinne Nicole représentante CGT chez le volailler en difficulté.
Le volailler Doux, en redressement judiciaire, a confirmé jeudi qu’il était sur le point de finaliser un accord de reprise avec le groupe saoudien Almunajem, son premier client, et la holding de la famille Calmels D&P.