Portugal : les taux à 10 ans doivent baisser à 4,5%, selon un ministre

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étrangères Rui Machete prononce un discours à Barcelone, le 23 octobre 2013 (Photo : Lluis Gene)

[10/11/2013 20:32:56] Lisbonne (AFP) Les taux d’intérêt des emprunts portugais à dix ans doivent baisser à 4,5% d’ici juin, contre près de 6% actuellement, pour que le pays échappe à un nouveau plan d’aide internationale, a estimé dimanche le ministre des Affaires étrangères Rui Machete.

“Si nous appliquons notre programme et que nous avons la possibilité de recourir aux marchés en plaçant des obligations d’État à 10 ans à un taux de 4,5%, ou inférieur, cela nous permettra de financer le déficit sans compromettre l’avenir. Au-dessus c’est impossible”, a déclaré le ministre aux médias portugais, en marge d’un déplacement en Inde.

“Et si c’est impossible il nous faudra trouver des voies alternatives, que l’on désigne habituellement par un deuxième sauvetage”, a-t-il ajouté.

“Les Portugais doivent comprendre que si nous ne pouvons pas vivre avec ce que les marchés nous offrent, car les taux d’intérêt sont trop élevés, nous serons forcés de recourir à un deuxième sauvetage”, a insisté M. Machete.

Cette semaine, sur le marché secondaire, où s’échangent les titres de dette déjà émis, le taux des obligations portugaises à dix ans est repassé sous la barre des 6% pour la première fois depuis juin dernier.

En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros accordé en mai 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, le Portugal s’est engagé à mettre en oeuvre un programme d’assainissement des finances publiques sur trois ans.

Pour conclure son plan d’aide en juin 2014, comme prévu, Lisbonne doit reconquérir la confiance des investisseurs afin de financer sa lourde dette sur les marchés à des prix abordables.

Le gouvernement de centre droit, qui ne cesse de réaffirmer sa détermination à garder le cap de la rigueur, a présenté un projet de budget pour 2014 marqué par de sévères coupes dans les salaires et les retraites des fonctionnaires, afin de ramener le déficit à 4% du PIB.

Fortement contesté par les syndicats, ce nouveau train de mesures de rigueur risque en outre d’être retoqué par la Cour constitutionnelle.

“Si la Cour constitutionnelle rejette certaines mesures, cela peut soulever de graves obstacles”, s’est inquiété le ministre des affaires étrangères.