Les “Sages” implorent Merkel de ne pas revenir sur les réformes

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ée, à Paris, le 12 novembre 2013 (Photo : Fred Dufour)

[13/11/2013 09:17:12] Berlin (AFP) Les “Sages”, groupe d’économistes qui conseillent le gouvernement allemand, ont instamment appelé mercredi la chancelière Angela Merkel et ses nouveaux alliés sociaux-démocrates à continuer à donner le bon exemple en Europe et ne pas revenir sur ses réformes passées.

“Contre une politique tournée vers le passé”, s’intitule le rapport remis par les cinq personnalités à la chancelière mercredi. Tout en misant sur une économie allemande toujours bien orientée -avec un rebond de la croissance l’an prochain à 1,6% contre +0,4% cette année- ils y expriment leur inquiétude quant à la direction prise par les négociations en cours entre conservateurs et sociaux-démocrates (SPD) sur la formation d’un nouveau gouvernement.

Après les élections du 22 septembre, les deux camps se sont mis d’accord pour former un gouvernement de “grande coalition” mené par Mme Merkel, et négocient actuellement un programme de gouvernement.

Mais “la situation économique actuelle et la bonne situation de l’Allemagne comparé aux pays européens en crise semblent avoir brouillé la vision de beaucoup de responsables politiques quant aux défis” qui se posent à la première économie européenne, constatent les “Sages”.

“Le gouvernement allemand ne devrait pas donner l’impression d’attendre voire de réclamer de la part d’autres pays des ajustements douloureux, mais de reculer devant des mesures impopulaires chez lui”, poursuivent-ils.

Ils critiquement ainsi l’idée d’assouplir le passage de l’âge de la retraite à 67 ans ou encore l’introduction d’un salaire minimum généralisé, autant de sujets mis au menu des négociations à l’instigation du SPD.

Il n’y a “aucun besoin d’intervention publique supplémentaire” sur le marché du travail, selon les économistes, qui mettent explicitement en garde contre la tentation de “revenir sur ou diluer” les réformes mises en place par l’ex-chancelier Gerhard Schröder en 2005, l’Agenda 2010. Le SPD veut corriger ce qu’il considère être des conséquences néfastes des réformes d’alors, comme la prolifération de contrats d’intérim mal payés.

Pour les “Sages”, la situation confortable actuelle de l’économie allemande et des caisses publiques devrait être mise à profit pour consolider les finances publiques avant que le vieillissement démographique ne fasse pleinement sentir ses effets sur la société allemande, et pour “renforcer” le marché du travail.