à Paris (Photo : Loic Venance) |
[13/11/2013 21:41:38] Bruxelles (AFP) L’Etat belge va se désengager de BNP Paribas Fortis, filiale belge de la banque française, et empocher 3,25 milliards d’euros qui contribueront à son désendettement.
“Le gouvernement belge et BNP Paribas annoncent avoir trouvé un accord sur la cession à BNP Paribas de la participation de 25% du capital de l’Etat belge dans BNP Paribas Fortis pour un montant de 3,25 milliards d’euros”, ont annoncé les deux parties mercredi soir dans un communiqué commun.
Cette participation résultait des opérations menées en 2008-2009 dans le cadre du sauvetage de Fortis Bank Belgium, devenue alors BNP Paribas Fortis, au début de la crise financière. L’Etat belge avait injecté 2,35 milliards d’euros et pris 25% des parts de Fortis. Les 75% restants étaient détenus par BNP Paribas.
Avec l’opération annoncée mercredi, le groupe français va donc devenir l’actionnaire unique de BNP Paribas Fortis.
“Cette opération marque une nouvelle étape de la récupération des investissements de l’Etat belge réalisés dans Fortis Bank Belgium”, souligne le communiqué.
Le gouvernement belge a assuré que l’Etat réaliserait un gain en capital d’environ 900 millions d’euros à la clôture de la transaction.
“Les objectifs que le gouvernement s’était fixé lors de son investissement initial ont été pleinement atteints. La banque a tenu ses engagements malgré un contexte difficile. Le moment était dès lors venu de désengager l’Etat belge de BNP Paribas Fortis”, ont déclaré à l’issue d’un conseil des ministres le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, et le ministre des Finances, Koen Geens.
Le produit de la cession, soit 3,25 milliards d’euros, “va aider l’Etat belge à atteindre ses objectifs en terme de dette publique”, ont-ils ajouté. Cette cession devrait en effet permettre à la Belgique de faire passer sa dette publique sous la barre des 100% du PIB.
L’annonce est intervenue à deux jours du rapport que doit publier vendredi la Commission européenne sur les budgets des Etats membres de la zone euro, dont la Belgique.
Cette revente des actions Fortis s’inscrit aussi dans la politique du gouvernement belge visant à progressivement mettre un terme aux efforts financiers considérables entrepris au début de la crise pour sauver le secteur bancaire du pays.
Outre Fortis, cela avait concerné particulièrement la banque franco-belge Dexia.
En mai dernier, l’Etat belge avait ainsi procédé à la vente du portefeuille d’investissement de Royal Park Investments, la “bad bank” de l’ancienne Banque Fortis pour 1,1 milliard d’euros. Il avait réalisé une plus-value de plus de 270 millions d’euros sur son investissement, selon le ministre des Finances.
Le gouvernement belge a assuré que la prise de contrôle à 100% de Fortis par BNP Paribas ne réduirait pas l’ancrage belge de la banque.
“Le plan stratégique de BNP Paribas Fortis +Bank for the Future+ communiqué le 25 mars 2013 sera poursuivi, et la gouvernance de BNP Paribas Fortis continuera de refléter l’identité belge de l’institution, notamment via une représentation appropriée de membres indépendants belges au conseil d’administration jusqu’en 2020, et via le maintien en Belgique de centres d’expertise”, assure le communiqué.
L’Etat belge restera aussi le premier actionnaire de BNP Paribas dont il détient 10,3% du capital.
L’action BNP Paribas, qui a gagné plus de 24% depuis le début de l’année, a cédé mercredi 0,68% à 52,91 euros.