ésilien Vale-Inco, en mauvaise posture en Nouvelle Calédonie (Photo : Marc Le Chelard) |
[14/11/2013 06:28:47] Nouméa (France) (AFP) La présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie, Cynthia Ligeard, a mis en demeure jeudi le géant minier Vale d’expliquer en détails le nouvel incident survenu à son usine de traitement de nickel, lors duquel un morceau de son émissaire marin s’est décroché.
Le 11 novembre, un bateau de transport de passagers a évité de peu un tuyau long de quinze mètres, qui flottait dans le canal de la Havannah, au sud de la Nouvelle-Calédonie, où se situe cette gigantesque usine métallurgique.
Les premiers éléments ont révélé qu’il s’agissait d’un morceau de l’émissaire marin de 21 km par lequel l’unité hydrométallurgique, rejette ses effluents à la mer.
“J’ai signé un arrêté de mise en demeure pour que Vale nous fournissent sous deux jours un rapport absolument détaillé de l’incident”, a-t-elle déclaré, se disant “furieuse” du manque de transparence de l’industriel, qui accumule les problèmes techniques.
“Nous voulons qu’ils nous donnent un plan pour contrôler la gravité de la cassure ainsi qu’un plan pour réparer avec un délai”, a déclaré Cynthia Ligeard.
Vale, deuxième groupe minier mondial, a indiqué que “les investigations se poursuivaient” et qu’il n’y avait “aucun impact” sur le milieu marin. La production est suspendue.
“La durée de l?arrêt dépendra du temps nécessaire à la remise en service de notre émissaire marin”, a-t-il précisé dans un communiqué.
Jeudi, Cynthia Ligeard devait réunir les associations environnementales, les maires des communes concernées et la direction des mines et de l’énergie afin que les responsables de Vale Nouvelle-Calédonie leur expliquent ce qui s’est produit.
Dans un communiqué, le parti indépendantiste Union Calédonienne (UC) a “dénoncé le caractère récurrent et répétitif des dysfonctionnements de ces installations, qui mettent en danger la vie des populations et la sauvegarde de la biodiversité”.
Située dans une zone à l’environnement riche et fragile, l’usine de Vale-NC, classée Seveso 2, exploite le vaste gisement de latérites (minerai pauvre en ickel) de Goro, avec un procédé innovant de lixiviation à l’acide sulfurique.
Après des conflits avec les populations kanakes, le site a accumulé les incidents dont une fuite de plusieurs milliers de litres d’acide en 2009.
Actuellement en montée en puissance, l’unité, d’un coût de 6 milliards de dollars américain, doit, selon la direction, produire 24.000 tonnes d’oxyde de nickel cette année.