Retraites : le patronat uni contre le compte pénibilité

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çaise des Affaires sociales Marisol Touraine lors du débat sur la réforme des retraites au Sénat, le 28 octobre 2013 (Photo : Jacques Demarthon)

[15/11/2013 17:48:35] Paris (AFP) La prise en compte de la pénibilité dans la réforme des retraites est “un nouveau coup porté à la compétitivité et à l’emploi”, mettent en garde les principales organisations patronales dans une lettre ouverte au Premier ministre datée de vendredi.

La réforme des retraites, dont l’examen retournera à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, prévoit la création d’un compte pénibilité en 2015. Il permettra aux salariés qui travaillent de nuit ou sont exposés à un environnement agressif de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir, via un système de points.

Environ 20% des salariés du privé sont potentiellement concernés, selon Matignon.

Dans leur lettre, le Medef, l’UPA (artisans), la CGPME, la FNSEA (agriculteurs) et l’UNAPL (professions libérales) demandent “une compensation réelle des charges nouvelles liées à ce dispositif” et “une simplification drastique de ses modalités”, sans quoi “les entrepreneurs ne pourront que voir un nouveau coup porté à la compétitivité et à l’emploi”.

Selon eux, “l’impact économique sur la croissance et l’emploi sera très important, tant par la charge qui pèsera sur les entreprises, que par l’effet induit sur l’âge effectif de départ à la retraite”.

Par ailleurs, “mettre la pénibilité au c?ur de la réforme de la retraite, c’est envoyer aujourd’hui le message que le travail est +pénible+, alors même que nos concitoyens subissent un chômage structurel élevé et attendent au contraire un message valorisant le travail”, écrivent les syndicats patronaux.

“Vouloir lier pénibilité et retraite, c’est aussi envoyer le message que les mesures de prévention prises par les entreprises pour leurs salariés ne servent pas à grand-chose”, ajoutent-ils.

Pour les organisations, le dispositif envisagé va à l’encontre du “choc de simplification” promu par ailleurs par le gouvernement.

Les modalités, expliquent-elles, sont “particulièrement lourdes et coûteuses” et vont représenter “un véritable +choc de complexité+ pour toutes les entreprises”, surtout celles de taille modeste.