éroport de Sydney, le 21 juin 2011 (Photo : Greg Wood) |
[18/11/2013 06:41:48] Sydney (AFP) Le PDG de la compagnie aérienne australienne Qantas a demandé au gouvernement de mettre un terme à ce qu’il décrit comme “un rachat virtuel” de sa concurrente Virgin Australia par des compagnies étrangères, qui oeuvrent, selon lui, à déstabiliser son groupe.
Singapore Airlines, Air New Zealand et Etihad, basée à Abou Dhabi, possèdent déjà 63% de Virgin Australia, une participation qui pourrait monter à 72% à la suite d’une augmentation de capital de 350 millions de dollars australiens (244 millions d’euros) annoncée la semaine passée.
Dans une lettre au ton vif, envoyée au Premier ministre australien Tony Abbott et aux responsables des différentes régions du pays, Alan Joyce estime qu’il s’agit de “l’acte final” mené par des compagnies nationales “prédatrices” pour paralyser Qantas.
Cette augmentation de capital “soutenue et largement souscrite par trois gouvernements étrangers” entre dans le cadre d’une stratégie visant à subventionner Virgin, afin qu’elle puisse proposer des tarifs plus avantageux que Qantas sur ses liaisons intérieures, écrit le PDG dans une lettre révélée par le quotidien des affaires Australian Financial Review.
Les liaisons intérieures sont le secteur rentable de Qantas et ont permis de compenser, en partie, les pertes subies sur les liaisons internationales. Le groupe aérien a mis en place un vaste plan de restructuration il y a deux ans pour redresser ses finances.
Le geste des trois compagnies étrangères possède “toutes les caractéristiques d’un comportement prédateur, afin d’affaiblir notablement un concurrent important, le groupe Qantas, et de récupérer plus tard les dépenses engagées”, selon Alan Joyce.
La compagnie aérienne a confirmé lundi qu’une lettre avait été envoyée pour “exprimer les inquiétudes, en tant que transporteur national, des évolutions potentiellement dommageables dans le paysage des transports aériens en Australie”.
“L’augmentation de capital de Virgin pourrait voir la part des étrangers grimper à plus de 80%, sans qu’un accord du régulateur soit nécessaire”, indique le communiqué de Qantas. “Malgré cela, la compagnie conserverait tous les droits de transport donnés aux transporteurs australiens”.
Qantas s’indigne notamment du fait que les investissements réalisés dans Virgin proviennent de compagnies soutenues par des gouvernements. “La capacité de Virgin à recevoir des capitaux de manière illimitée s’il le faut, de la part d’actionnaires soutenus par des gouvernements, porterait gravement tort au marché national des transports aériens, pour le bénéfice d’intérêts étrangers”, ajoute Qantas.