Espagne : nouveau satisfecit de Bruxelles avant la sortie du plan d’aide

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Union (Photo : Georges Gobet)

[18/11/2013 13:53:04] Madrid (AFP) L’Espagne, qui s’apprête à sortir du programme d’aide alloué à ses banques, a bien avancé dans “la stabilisation et la remise en état du secteur financier”, un processus “accompagné d’un retour de la confiance des investisseurs”, a salué lundi la Commission européenne.

“Il faut poursuivre ces mouvements positifs pour terminer avec succès le programme selon le calendrier prévu”, a-t-elle souligné dans son quatrième rapport d’étape.

Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la supervision par la troïka (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne) des strictes conditions liées à l’aide européenne de 41,3 milliards d’euros aux banques espagnoles accordée en juillet 2012.

Il est publié quelques jours après l’annonce, par l’Eurogroupe, que l’Espagne sortira en janvier de ce programme d’aide, sans filet de sécurité de ses créanciers.

La Commission, qui a mené une mission à Madrid du 16 au 27 septembre, juge que “depuis le début du programme, la confiance des investisseurs est revenue peu à peu et l’accès de l’Espagne aux marchés financiers continue de se normaliser, une tendance qui s’est accentuée ces derniers mois”.

La quatrième économie de la zone euro, très chahutée en 2012 par des marchés doutant de sa solvabilité, semble désormais avoir retrouvé leurs faveurs, avec des taux d’intérêt toujours plus bas.

En particulier, “la confiance dans le système financier espagnol est revenue”, s’est félicité lundi le ministre de l’Economie Luis de Guindos sur la télévision publique.

Désormais “il n’y a pas de doutes sur la situation de liquidité et de solvabilité du secteur bancaire espagnol”, a-t-il insisté, annonçant par ailleurs le début cette semaine du processus de vente de la banque Novacaixagalicia, nationalisée en raison de ses difficultés.

“La remise en état des bilans des banques les plus faibles est presque terminée”, note en effet la Commission, qui prévient toutefois qu'”il faut continuer à améliorer la solvabilité des banques afin de soutenir le crédit à l’économie réelle” car, “comparées à leurs pairs, les banques espagnoles ne sont pas parmi celles affichant les plus hauts niveaux de capitaux”.

Les banques ont vu leurs bilans s’améliorer notamment grâce au transfert, par certaines d’entre elles, de leurs actifs immobiliers toxiques à la Sareb, structure de défaisance mise en place par l’Etat.

Mais leurs créances douteuses ne cessent de grimper, atteignant un nouveau record historique (12,68%) en septembre selon les chiffres publiés lundi. Elles rechignent donc à accorder des crédits, freinant le redémarrage effectif de la croissance.

Elles devraient plutôt effectuer en priorité de nouvelles économies, selon une étude publiée lundi par le cabinet Roland Berger, qui calcule qu’elles devraient fermer 20% de leurs agences d’ici 2015, après avoir déjà beaucoup réduit leur taille, contre 10% pour leurs homologues allemandes et 5% pour les banques françaises.

Et même si l’Espagne vient de sortir de deux ans de récession, “l’environnement économique continue de peser sur le secteur bancaire et constitue le principal facteur de risque à l’avenir”, estime la Commission, qui a mis en garde vendredi, pour risque de dérapage budgétaire, ce pays au taux de chômage record (25,98%).

“Ce taux de 26% de chômage que nous avons en Espagne est le principal fléau économique, politique et social du pays, et aussi sa principale vulnérabibilité, du point de vue des marchés financiers”, a reconnu lundi Luis de Guindos.