Speed-dating pour start-ups : stress et espoir des candidats

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à d: le fondateur de Meetic, Marc Simoncini, le PDG de Free Xavier Niel et le créateur du site Venteprivee.com founder Marc-Antoine Granjon, le 18 novembre 2013 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[18/11/2013 16:53:16] Paris (AFP) Etiquetés par numéro et un peu nerveux, des dizaines de jeunes entrepreneurs patientent dans les couloirs du Théâtre de la ville : ils ont une minute pour convaincre sur scène trois entrepreneurs stars de soutenir leur projet et décrocher 25.000 euros.

Lancée en juin par un tweet de Marc Simoncini, le fondateur du site de rencontres en ligne Meetic, cette initiative vise à sélectionner “101 projets” de start-ups pour leur donner un coup de pouce. Elle a été rejointe par deux autres web-entrepreneurs, Xavier Niel (Free) et Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com).

Près de 300 jeunes, présélectionnés parmi quelque 1.500 dossiers envoyés, devaient lundi se succéder en plusieurs sessions sur la scène du théâtre parisien où trône un écran qui fait le décompte des secondes.

Avant de donner le signal du départ, Jacques-Antoine Granjon enjoint aux candidats: “Soyez libres et indépendants!”.

Le premier à passer, Augustin Rudigoz, sort satisfait même s’il a parfois bafouillé et reconnaît que l’exercice “fait un peu battre le coeur”.

“Ca va très vite, une minute, trois cents projets, il faut réussir à se démarquer (…) Je pense que j’ai réussi à faire passer le gros de mon message, même si on a toujours envie d’en dire un peu plus”, explique le jeune-homme de 24 ans, qui présentait mobey-app.com, une application qui permet aux marques de récolter des informations sur la distribution de leurs produits.

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ésente son projet pour convaincre trois entrepreneurs stars de soutenir son projet, le 18 novembre 2013 à Paris (Photo : Martin Bureau)

D’autres candidats — plus souvent en basket et veste qu’en costume — attendent leur tour sous les lustres du théâtre décoré de velours rouge en répétant leur “numéro” ou lisant leur tablette.

Un gain de crédibilité attendu

La grande majorité des postulants sont de jeunes hommes, essentiellement issus de la web économie, même si certains projets s’en démarquent, comme une proposition de vélo en bambou, celle d’un désinfectant en lingette ou même une offre de restauration sur bateau itinérant (ou “foodboat”), dans la lignée des foodtrucks.

“On attend qu’ils nous étonnent. Nous, on est déjà un peu dépassés par ces jeunes, on ne sait pas comment ils consomment. On voudraient voir des jeunes qui se lancent dans des projets un peu fous”, a expliqué Marc Simoncini avant ces sessions.

“On a envie d’être un peu l’oncle de la famille, le parrain virtuel” qui permettra à ces jeunes de démarrer leur affaire, a ajouté Xavier Niel, promettant aux candidats sélectionnés un suivi si besoin par e-mail.

Outre une prise de participation de 25.000 euros dans leur start-up, les jeunes disent rechercher l’adoubement du trio de net-entrepreneurs, qui représente pour eux un sésame pour se développer et convaincre de futurs clients et investisseurs.

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à Paris (Photo : Martin Bureau)

“Ca va changer notre communication quand on va aller voir d’autres business angels” (investisseurs qui aident des entreprises à démarrer), explique Julien Bourdeau, 26 ans, qui présente Côtelettes & tartes aux fraises, un site qui permet de commander en ligne dans des commerces de proximité.

Le jeune Nantais, dont les parents sont bouchers, a tout de même un regret : il a oublié de parler de son business model lors de la présentation.

Pull orange, veste et écharpe à carreau, Corentin Geoffroy, un étudiant ingénieur de 24 ans, reconnaît avoir soigné son look pour sa présentation de Boutwik, un site d’aide au shopping de mode.

“C’est une bonne préparation, un bon entraînement”, dit-il en expliquant qu’il aimerait que son projet soit choisi pour “le gain de crédibilité”.

Alexandre Heuzé sort de scène à bloc: “Je me suis entraîné, j’ai fait mon pitch, j’espère que ça l’a fait”, lance le jeune entrepreneur qui a créé son projet après 11 mois de chômage.

Il se trouve avec sa start-up, Talentroc, une plateforme d’échanges de savoirs, en pleine période de levée de fonds, et espère être sélectionné pour recevoir un coup de pouce dans sa recherche d’investisseurs.

“Pour les financements régionaux, il y a beaucoup de dossiers à remplir, ce qu’il y a de bien avec ce genre d’évènement, c’est que c’est rapide, bien adapté, c’est fait par des entrepreneurs pour des entrepreneurs”, relève le jeune homme de 28 ans.