ésident du Conseil européen, Herman Van Rompuy (g), le Premier ministre japonais, Shinzo Abe (c) et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (d)le 19 novembre 2013 à Tokyo (Photo : Kimimasa Mayama) |
[19/11/2013 12:54:34] Tokyo (AFP) Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a souhaité mardi à Tokyo que des progrès significatifs soient réalisés d’ici au printemps dans les négociations de libre-échange entamées cette année entre l’Union européenne et le Japon.
“Cela fait six mois que le Japon et l’UE ont accompli l’avancée majeure de lancer des négociations pour un ambitieux accord de libre-échange”, a rappelé M. Van Rompuy à l’issue d’un sommet avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe.
“Si nous sommes satisfaits des progrès accomplis jusqu’à présent, nous reconnaissons aussi qu’il reste un chemin considérable à parcourir et que le temps presse”, a-t-il cependant ajouté, lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Abe et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Et de poursuivre: “pour cette raison, nous avons ordonné à nos ministres et commissaires de faire en sorte que des progrès importants soient réalisés avant le bilan d’étape formel de la négociation de libre-échange prévu dans l’UE au mois d’avril 2014”.
Quand les deux pays se sont mis d’accord pour lancer ces négociations, les dirigeants de l’UE avaient insisté sur la nécessité d’avancer vite au cours de la première année, sans quoi les discussions pourraient être remises en cause.
Le chef du gouvernement de droite japonais, qui a fait de l’économie la priorité de son mandat entamé il y a près d’un an, a pour sa part déclaré: “nous voulons ensemble viser un accord économique complet et de haut niveau”, ajoutant que “le Japon et l’UE ont reconfirmé leur engagement pour conclure rapidement”.
M. Barroso a insisté de son côté sur le fait que “le commerce est la meilleure manière de générer de la croissance sans mettre une pression supplémentaire sur les contribuables”, touchant deux thèmes (la croissance et la fiscalité) au c?ur des préoccupations de M. Abe.
Depuis le lancement de ces négociations de libre-échange UE/Japon le 25 mars dernier (par téléphone faute de sommet bilatéral en raison de la crise chypriote), les deux partenaires, qui représentent ensemble plus du tiers de la production de richesse mondiale, ont eu trois importantes séances de discussions.
L’UE estime qu’un accord de libre-échange avec le Japon pourrait augmenter de 0,6% à 0,8% son produit intérieur brut (PIB) et générer 400.000 emplois.
Côté européen, on insiste sur l’importance de la levée par le Japon des barrières non tarifaires, au nombre de 31 selon l’UE, qui peuvent prendre la forme de sévères normes de sécurité et d’homologation dans des secteurs aussi variés que l’automobile, le transport ferroviaire, les médicaments ou l’alimentation.
Actuellement le Japon n’est plus que le septième marché des exportateurs européens – alors qu’il était le troisième il y a dix ans.
Le Japon espère pour sa part faciliter l’accès de ses produits au marché européen, notamment dans les secteurs stratégiques de l’automobile et de l’électronique.
Il veut combler son handicap vis-à-vis de la Corée du Sud, qui a instauré un accord de libre-échange avec l’UE depuis deux ans et dont les voitures et smartphones font un malheur sur le Vieux continent.