A Dubaï, les jets privés et hélicoptères VIP séduisent aussi

be23291559f4d5b8caa0027a29f7f40403c5cb21.jpg
é Bombardier (Photo : Manjunath Kiran)

[19/11/2013 13:56:32] Dubaï (AFP) Ils les vendent plutôt à l’unité et signent des contrats loin du tapage médiatique mais à Dubaï, les fabricants de jets privés et d’hélicoptère VIP savourent le dynamisme du Moyen-Orient.

Dans les dix ans à venir, “on espère bien doubler nos commandes au Moyen-Orient où on travaille fortement, où on s’implante de plus en plus pour arriver à séduire des nouveaux entrants dans ce domaine de l’aviation d’affaires”, explique Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation.

Confortablement assis dans un Falcon 7X exposé à l’occasion du salon, le dirigeant du constructeur français est venu faire la promotion du 5X, le dernier né de la prestigieuse gamme, qui doit entrer en service en 2017.

Selon lui, l’appareil vendu à son lancement à 45 millions de dollars, a reçu un accueil positif grâce à sa large cabine, son rayon d’action et ses performances techniques.

L’aviation d’affaires “se développe rapidement” au Moyen-Orient, ajoute-t-il à la faveur de clients qui ont besoin de flexibilité.

“Ils sentent qu’avec un avion d’affaires, on peut aller vite, on peut se poser sur n’importe quelle piste et que c’est un véritable outil au service du développement de leur société”, résume-t-il. “Au mieux les sociétés de la région vont se développer, au mieux l’aviation d’affaires va se développer”.

A quelques centaines de mètres de là, un Beechkraft Kingair 350i, jet à hélices. Richard Emery, président des ventes au Moyen-Orient du groupe américain, souligne que le Moyen-Orient a toujours été un marché clé pour l’aviation d’affaires et ce marché, en croissance, profite à tous les constructeurs.

Avec 69% de parts détenues sur le marché des jets turbopropulseurs du Moyen-Orient, “c’est un marché très stratégique pour nous et nous attendons une croissance au cours des cinq prochaines années”, dit-il.

La grande majorité (80%) de l’activité du groupe au Moyen-Orient concernent “des missions spéciales” telles que l’évacuation médicale, contre 20% pour l’aviation VIP.

Chez le fabricant européen d’hélicoptères Eurocopter, on constate également l’intérêt pour la version affaires pour les missions de offshore, de recherche et de sauvetage.

Et avec son EC175, aménagé pour transporter jusqu’à dix personnes dans une version affaires et sept dans une version VIP, “le potentiel dans cette zone est effectivement très important”, commente Christine Fraud, responsable de la promotion des ventes d’appareils affaires du groupe européen, filiale d’EADS.

L’hélicoptère est également de plus en plus utilisé comme complément des jets privés pour rejoindre au plus tôt un lieu encombré et “ne pas perdre le temps gagné après un trajet en avion d’affaires”, dit-elle. Une sorte de taxi des airs survolant les embouteillages.

Au Moyen-Orient, “on peut aussi imaginer une notion d’aviation de tourisme avec des possibilités de survol de zones lointaines”, commente-t-elle.

Du côté des clients, les exigences sont les mêmes: la sécurité, la robustesse, la performance.

“Les clients sont des acheteurs avisés (…) C’est un marché sophistiqué qui comprend l’aviation et comment utiliser (au mieux) le produit”, renchérit Richard Emery.

Ils veulent aussi du confort… beaucoup de confort.

“Le marché a évolué avec des avions qui ont changé de dimension. Nous réalisons de plus en plus souvent des appartements volants”, explique Jacques Pierrejean, architecte designer d’intérieur d’avions.

Ce Français vient de réaliser l’intérieur d’un Airbus ACJ pour le compte d’Emirates, qui lance l’activité “charter VIP”.

A l’avant, un vaste salon. A l’arrière des mini-suites et une douche. Un concept unique dans le transport privé.

“Au Moyen-Orient, les clients souhaitent retrouver ce qu’ils ont chez eux, le lit, la douche, de l’espace donc on évolue vers l’aménagement de gros porteurs”, explique l’architecte.

Le style a lui aussi évolué au fil du temps. “Avant, on concevait les intérieurs avec un style oriental, un style américain, un style européen. Aujourd’hui, le style est plus internationalisé”, constate-t-il. Avec des couleurs et des intérieurs plus épurés. “Car il est plus difficile de revendre un appareil trop personnalisé”.