Subprime : accord à 13 milliards de dollars entre les Etats-Unis et JPMorgan

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ège de la banque JP Morgan à New York, le 14 août 2013 (Photo : Emmanuel Dunand)

[19/11/2013 16:57:24] New York (AFP) Le département américain de la Justice a passé un accord à l’amiable de 13 milliards de dollars avec JPMorgan Chase pour mettre fin à ses poursuites dans les dérivés de prêts immobiliers risqués, dits “subprime”, selon une source proche du dossier.

L’accord comprend 4 milliards de dollars d’indemnisation des particuliers, notamment des allègements de prêts, a précisé cette source mardi. Il comporte également 2 milliards d’amende pour la Californie et 4 milliards déjà annoncés d’indemnisation des organismes de refinancement hypothécaires sous tutelle de l’Etat Fannie Mae et Freddie Mac.

Le restant de l’accord ira aux Etats de Californie, de New York, et à une association d’emprunteurs.

C’est de loin la plus grosse somme jamais atteinte dans le cadre d’un accord à l’amiable avec les autorités pour une banque et aussi pour une entreprise seule.

Les prêts dérivés subprime sont à l’origine de la crise financière qui a culminé en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers et qui a fait plonger les marchés financiers et du crédit dans le monde, plongeant les Etats-Unis dans la récession et faisant perdre à des millions d’Américains leur logement pendant la crise.

JPMorgan Chase, première banque américaine en termes d’actifs, et ses filiales rachetées en 2008 Bear Stearns et Washington Mutuel, étaient accusées d’avoir vendu des dérivés de prêts hypothécaires à des investisseurs et à des organismes publics comme “Fannie” et “Freddie” sans révéler le niveau de risque très élevé de ces produits, dont la valeur s’est effondrée pendant la crise.

La banque a provisionné plus de 9 milliards de dollars au troisième trimestre pour être en mesure de payer cet accord à l’amiable, qui était en négociations depuis des mois. Cela porte le total de ses réserves juridiques à 23 milliards de dollars, et a fait plonger les comptes de la banque dans le rouge entre juillet et septembre, la première perte trimestrielle depuis près de 10 ans pour l’ex-enfant modèle de Wall Street.

La banque a vu ses problèmes judiciaires s’accumuler depuis l’an dernier et l’affaire dite de la “Baleine de Londres”, qui lui a coûté des pertes de plus de 6 milliards de dollars dans les dérivés de crédit.

Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon, avait d’abord nié l’importance de ces pertes révélée dans la presse, les qualifiant de “tempête dans un verre d’eau”. Les régulateurs et autorités ont reproché à la banque d’avoir cherché à couvrir les pertes avant d’être contrainte de les révéler vu leur importance. Deux courtiers sont actuellement poursuivis dans cette affaire.

M. Dimon a depuis pris personnellement les choses en main pour tenter d’apaiser ce qui est devenu une tempête juridique. Il s’était déplacé à Washington fin septembre pour discuter de l’accord avec le ministre de la Justice américain Eric Holder.