és de Kem One manifestent à Lyon pour la sauvegarde de leurs emplois, le 9 septembre 2013 (Photo : Philippe Desmazes) |
[19/11/2013 20:45:58] Lyon (AFP) Les syndicats de Kem One (ex-Arkema) ont rencontré mardi à Lyon l’industriel Alain de Krassny, l’un des quatre candidats à la reprise du groupe de chimie, dont 1.300 emplois sont menacés, lors d’un comité central d’entreprise (CCE) qui devait se poursuivre jusqu’à vendredi.
Se disant “confiante sur l’avancée du processus de reprise”, la direction de Kem One a en effet démenti auprès de l’AFP que l’un des deux fonds d’investissement américains, Sun European Partners, ait jeté l’éponge, comme l’affirmait lundi la CGT, assurant qu’il était seulement “en réserve”.
“Sun European Partners a indiqué qu?il n?était pas en mesure de présenter son offre en CCE car il n’y avait pas suffisamment d’avancées sur les conditions de reprise de Kem One”, a déclaré une porte-parole ajoutant “il ne se retire pas, il est en réserve”.
Selon la direction de Kem One, à ce jour deux des quatre candidats repreneurs, OpenGate Capital et l’industriel Alain de Krassny “ont déclaré que les conditions de reprise de Kem One étaient suffisamment avancées pour vouloir présenter leur offre aux membres du CCE et poursuivre la procédure d?information-consultation”.
Selon elle, l?administrateur judiciaire “est en attente de précisions sur le projet de reprise” présenté par la CGT.
“Nous avons rencontré aujourd’hui Alain de Krassny, qui nous a représenté son offre et sa vision des choses s’il était le repreneur, mais il y a beaucoup de questions restées en suspens”, a déclaré pour sa part à l’AFP Jérôme Guillemin (CGT), secrétaire du CE de l’usine de Saint-Fons (Rhône).
Selon le syndicaliste, l’industriel français de la chimie “a des rencontres mercredi à Matignon quant à son financement et ses exigences en terme de résultats opérationnels de la société”.
“On attend que les conditions suspensives soient levées pour que l’on puisse discuter du fondement de l’offre”, a renchéri pour sa part Jean-Michel Rovida, délégué central CFDT de Kem One.
“L’avantage de M. de Krassny, c’est d’avoir un industriel en face de nous qui connait bien le monde de la chimie, qui opère déjà dans l’électrolyse, on parle en tant que professionnels”, a poursuivi le syndicaliste soulignant que ce n’est pas “le même rapport avec un fond d’investissement ou une société d’investissement”.
Ancien de Rhône-Poulenc, M. de Krassny, qui contrôle et dirige depuis 1997 le groupe chimique autrichien “Donau Chemie”, a déposé son offre pour Kem One à titre personnel.
“Pour l’instant, le message qui nous est donné par le Premier ministre lui-même est plutôt positif puisque c’est à Matignon que se déroulent les négociations”, a dit M. Rovida.
“Il reste quelques finalisations à apporter à chaque projet et pour nous il est primordial que tous ces points d’interrogation soient levés au plus tôt”, a ajouté le syndicaliste.
“Dès vendredi, on va attaquer le volet social des projets de M. de Krasnny et OpenGate, pour regarder les suppressions de postes envisagées dans leur reprise”, a-t-il dit.
Le tribunal de commerce de Lyon doit décider le 12 décembre du sort des 1.300 emplois menacés par la procédure en désignant ou non un repreneur. Sept sites sont concernés en France, principalement dans le Rhône et les Bouches-du-Rhône.
Seules les activités amont de Kem One (chlorochimie et production de PVC) sont en redressement judiciaire, mais le propriétaire du groupe, le financier américain Gary Klesch, s’est engagé à céder l’aval (fabrication de composés, de profilés et de tubes en PVC) pour un euro symbolique en cas d’offre de reprise globale.