Lofti Maktouf, diplômé des facultés de droit de Tunis, de Paris-Sorbonne et de Harvard, avocat aux Etats-Unis, ancien conseiller au FMI et président de l’Association de développement «Al Madania», a déclaré, mercredi, sur les ondes de Radio Express Fm que son livre «Sauver la Tunisie» est actuellement disponible en cinq langues: français, arabe, turc, russe et portugais (langue officielle d’un grand pays comme le Brésil).
Lotfi Maktouf s’est déclaré particulièrement fier de la version arabe qui a été présentée lors du dernier salon du livre de Tunis.
Pour mémoire, ce livre, écrit en français au départ, est un essai, voire une analyse qui interpelle l’Histoire millénaire du pays sur les divers éléments de l’identité du Tunisien et de l’exception tunisienne.
Il estime que Bourguiba représente cette exception avec la création d’un Etat moderne, l’émancipation de la femme et la fin de la polygamie, la généralisation de l’éducation, son attachement, contrairement à Ataturk, à l’identité arabo-musulmane de la Tunisie…
Concernant l’ère Ben Ali, il pense qu’elle était fondée sur le tandem répression-corruption et que l’absence d’un Etat de droit et de la complaisance exagérée des Tunisiens à l’endroit de ce modèle ont beaucoup aidé à la consécration de cette dictature, d’où l’enjeu de faire en sorte que ce modèle ne récidive pas.
S’agissant de l’accès du parti islamiste Ennahdha au pouvoir en 2011, il a fait observer que les Tunisiens ne doivent pas se faire trop d’illusions sur les projets des nahdhaouis. Leur parti œuvre à la conquête progressive des rouages de l’Etat et son protocole islamique repose sur un ensemble de règles claires devant aboutir à deux ultimes objectifs: l’application, tôt ou tard, de la chariaâ et la restauration du Califat.
Dans son ouvrage, Lotfi Maktouf propose aussi des solutions pour que la Tunisie retrouve la voie de la démocratie. Il voit dans la société civile et surtout à la femme -à laquelle il dédie d’ailleurs son essai- l’avenir du pays.
Quant à son appréciation de la situation actuelle du pays, il pense qu’en l’absence de visibilité, de constitution, de stratégie cohérente pour redresser l’économie du pays, la situation du pays est périlleuse et critique, d’autant plus qu’elle repose de plus en plus sur une mentalité de consommation et non de production.