à un test sur un prototype de voiture autonome de Nissan, le 9 novembre 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[21/11/2013 08:03:33] Los Angeles (AFP) Téléphoner en conduisant est illégal dans un nombre croissant de pays, mais le développement exponentiel des technologies embarquées devient une source de distraction de plus en plus grande pour les conducteurs.
Les dangers de ces gadgets pour la concentration des automobilistes a été soulignée lors d’une table ronde au Salon de l’automobile de Los Angeles, où une journée entière a été consacrée au développement des “voitures connectées” et aux risques qu’elles peuvent représenter.
Des technologies destinées a améliorer la sécurité — des systèmes anti-collision aux appareils qui réveillent le conducteur en cas d’assoupissement — équipent aujourd’hui une grande partie des voitures.
Mais elles disposent aussi d’équipements qui sont une invitation à la distraction, notamment en termes de communication sans fil.
“La perte d’attention est (une problématique) essentielle pour nous”, a déclaré Phil Abram, responsable des communications et outils de divertissement embarqués chez General Motors (GM), lors de la table ronde aux journées professionnelles du salon, qui ouvre ses portes au public vendredi.
“Il est indispensable de lâcher son smartphone et de le placer dans la console centrale (du véhicule), en toute sécurité”, a-t-il souligné.
Les smartphones, toujours plus puissants et sophistiqués, peuvent aujourd’hui être connectés directement dans les voitures, qui offrent aussi des écrans tactiles où musique et vidéos sont à portée de main.
Le constructeur allemand Audi a présenté mardi au salon la nouvelle A3, assurant que cette “voiture du futur” était la première à bénéficier de la 4G.
Dysfonctionnements
Le problème pour les constructeurs est qu’ils ont affaire à des appareils — téléphones, tablettes et autres ordinateurs — aux connectiques extrêmement variées et les dysfonctionnements sont nombreux, selon une étude présentée au salon.
Frustrés, les automobilistes se retrouvent avec des écrans ne répondant plus ou des appareils incapables de communiquer en Bluetooth, et nombre d’autres problèmes qui les obligent à manipuler des boutons… et à quitter la route des yeux.
“Les constructeurs se battent vraiment avec ça”, a affirmé au Los Angeles Times Peter Skillman, du système de cartographie Here, développé par Nokia.
Selon lui, les plaintes des automobilistes sur l’électronique embarquée sont désormais plus importantes que celles concernant des problèmes mécaniques.
La prolifération d’appareils embarqués est aussi un casse-tête pour les autorités. S’il est relativement facile d’interdire le téléphone ou l’envoi de SMS au volant, il est difficile de déterminer le franchissement de la ligne rouge pour les autres technologies.
“Nous sommes loin d’avoir une politique globale sur le sujet”, reconnaît Kevin Vincent, conseiller à l’agence américaine de sécurité du transport routier (NHTSA), observant que le processus législatif est toujours long.
“Nous faisons des recommandations, mais il y a encore beaucoup de questions sans réponse. C’est une question très complexe”, ajoute-t-il.
Mitch Bainwol, patron de l’Alliance des constructeurs automobiles, défend naturellement ces derniers et rejette la responsabilité sur les téléphones et leur usage.
“Ce qui entraîne des morts sur les autoroutes, c’est l’appareil”, estime-t-il, tout en reconnaissant la difficulté rencontrée par les régulateurs: “La technologie va beaucoup plus vite que les autorités”.
Le président de Ford, Jim Farley, a quant à lui réaffirmé sa confiance dans l’importance de la technologie embarquée: “Nous avons littéralement transformé les voitures en plateformes de développement pour les créateurs d’applications, qui travaillent avec nous pour offrir de nouveaux services”.
Selon une étude du cabinet Nielsen, présentée au salon, de plus en plus de gens font des achats par internet depuis leur voiture. “Certains consommateurs ont déjà fait de leur voiture un centre commercial sur roues”, note un responsables de Nielsen.