Tarkett chahuté pour sa première cotation à la Bourse de Paris

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écran affichant un graphique du CAC 40, principal indice boursier de la place de Paris (Photo : Bertrand Guay)

[22/11/2013 12:58:36] Paris (AFP) Le fabricant français de revêtements de sol Tarkett a connu des débuts difficiles vendredi à la Bourse de Paris, où son titre a rapidement décroché après un démarrage en fanfare à l’ouverture.

Le groupe avait fixé la veille le prix d’introduction de son action à 29 euros, dans la partie basse de la fourchette de 27,75 et 33,90 qu’il s’était donnée en lançant le 11 novembre cette opération qui lui a permis de lever 461,64 millions d’euros.

A l’ouverture des marchés, le titre s’est d’abord emballé, gagnant pendant quelques instants plus de 3% au dessus de la barre des 30 euros. Mais il s’est rapidement essoufflé et est passé dans le rouge peu avant la mi-journée. A 12H00, il cédait 3,45% à 28 euros, dans un marché en légère hausse (+0,1%).

“Très satisfait” après les tout premiers échanges, le président du directoire de Tarkett, Michel Giannuzzi, a estimé que le prix d’introduction reflétait “ce que le marché pense de la qualité de notre entreprise”.

Interrogé par l’AFP, il a souligné que “l’opération avait été très largement sur-souscrite” et s’est réjoui d'”un succès notable”.

Tarkett, numéro trois mondial des revêtements de sols et héritier de la société Sommer Allibert, était auparavant détenu à parité depuis 2007 par la famille Deconinck et le fonds d’investissements KKR. Le groupe n’a mis en vente que 25% de son capital lors de cette opération, la moitié de la participation de la société américaine.

Au terme de l’opération, la famille Deconink a pris la majorité du capital (50,1%), KKR n’en détient plus que 22,64%, les dirigeants et salariés près de 2% et le flottant se situe à 25%. La société a été valorisée à 1,85 milliard.

“Notre plus grande surprise a été de constater que plus de 11.000 particuliers français ont acheté des titres Tarkett, alors que nous ne sommes pas une société à très grosse exposition médiatique”, a souligné M. Giannuzzi, qui a précisé que des investisseurs internationaux, notamment anglo-saxons, se sont joints à l’opération.

La participation de KKR pourrait passer sous la barre des 20% si l’offre de surallocation est exercée intégralement d’ici le 21 décembre, sur un “maximum de 15% de la taille initiale de l?offre”, la portant ainsi de 461,64 millions à 530,89 millions d’euros.

La part du fonds américain se réduirait alors à 18,90% et le flottant passerait à 28,73%, la famille Deconinck conservant le 50,1% du groupe. KKR ne pourra céder le solde de ses actions avant six mois, selon le pacte d’actionnaires passé avec la famille Deconinck.

L’IPO de Tarkett est considérée comme une bonne nouvelle pour la Bourse de Paris. Après Numéricable il y a 15 jours, “nous transformons l’essai avec cette introduction de la réouverture du marché qui s’inscrit donc sur la durée”, a expliqué à l’AFP Marc Lefèvre, directeur listings Europe de NYSE Euronext.

“Tarkett était un test important pour nous. Nous avons un très bon momentum avec les investisseurs qui reviennent, notamment américains”, a-t-il ajouté. “Nous retrouvons notre rôle de sortie en Bourse qui permet aux fonds de fonctionner extrêmement bien et efficacement”, s’est-il réjoui.

Tarkett réalise le tiers de ses ventes en Amérique du nord et une part importante également en Russie et dans les pays de la CEI.

Peu connu du grand public, le groupe est né en 1997 du rapprochement du suédois Tarkett avec le français Sommer Allibert.