Des hommes d’affaires tunisiens et libyens ont évoqué, jeudi 21 novembre, au cours d’un forum à Sfax, les problèmes qui entravent la reprise et l’impulsion de la coopération économique entre les deux pays.
Des hommes d’affaires tunisiens opérant en Libye ont souligné que la plus grande difficulté qui empêche de s’installer dans ce pays voisin en vue de contribuer à sa reconstruction, réside dans le plafond minimum imposé par la législation libyenne qui oblige les investisseurs étrangers, depuis 2010, d’injecter au moins 5 millions de dinars pour pouvoir investir.
Cette condition équivaut à fermer indirectement la porte devant les investisseurs tunisiens, sachant que le tissu industriel tunisien est composé essentiellement de petites et moyennes entreprises.
Les hommes d’affaires tunisiens ont également cité la non régularisation de la situation des investisseurs tunisiens dont les sociétés ont subi des dommages au cours de la révolution libyenne.
La situation sécuritaire en Libye demeure, en outre, un problème important pour les investisseurs tunisiens.
Côté libyen, on évoque l’inégalité de traitement dans certaines opérations d’échange. Certaines marchandises libyennes ne peuvent entrer en Tunisie pour des raisons liées aux règlements douaniers internes qu’il faut abolir, selon la partie libyenne.
Le principe d’égalité dans les échanges doit être explicitement mentionné dans le prochain accord de partenariat que les deux pays vont conclure prochainement a estimé Ali Noussair, directeur exécutif de l’union libyenne de l’industrie.
S’agissant des hommes d’affaires tunisiens qui ont subi des dommages après la révolution libyenne, Ali Noussair, a indiqué qu’ils peuvent constituer des dossiers et les soumettre à une commission qui a été mise en place à cet effet.
Ahmed Hédi Bousbii, représentant le comité libyen d’incitation à l’investissement et la privatisation, a, pour sa part, affirmé que le projet de promotion des zones frontalières qui a tardé à démarrer, va connaître une impulsion très prochainement et va aider à faire évoluer les activités économiques organisées dans cette zone, d’une part et à combattre la contrebande qui menace les économies des deux pays, d’autre part.
Lors de ce forum, une série de projets qui seront réalisés en Libye ont été présentés. Ils concernent les secteurs du tourisme, des énergies renouvelables, des routes, de la santé, des affaires sociales et des collectivités locales.
Pour rappel, 125 hommes d’affaires disposent actuellement de projets ou sont associés à des projets réalisés en Libye. Le volume des échanges entre les deux pays ne dépasse pas 2 milliards de dinars contre 4 milliards et demi entre la Libye et la Turquie. .