Banque Co-op : l’ex-président arrêté, une enquête indépendante annoncée

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Des prospectus de la Co-operative Bank, le 20 novembre 2013 dans le centre de Londres (Photo : Leon Neal)

[22/11/2013 19:50:08] Londres (AFP) Le scandale entourant la banque britannique supposée “éthique” Co-op a rebondi spectaculairement vendredi, quand son ex-président et pasteur méthodiste a été arrêté pour trafic de drogue, et que le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante.

Deux jours après avoir entamé des perquisitions à son domicile, la police a annoncé l’arrestation de Paul Flowers, le révérend de 63 ans dont la vie de débauche et l’incompétence avaient été révélées par les tabloïds.

“Des agents de la police du West Yorkshire ont arrêté un homme de 63 ans dans la région de Merseyside (nord-ouest de l’Angleterre, région de Liverpool) en lien avec une enquête en cours sur un trafic de drogue”, a indiqué la police.

Les forces de l’ordre n’ont pas donné de nom mais une source proche de l’affaire a confirmé qu’il s’agissait bien de l’ex-président de Co-op Bank, un moustachu bien en chair à l’air affable.

Il a été “libéré sous caution sans condition” et devra se représenter devant les autorités dans quelques mois, a indiqué en soirée la police du West Yorkshire sans préciser de date.

Drogue, sexe, pouvoir: l’affaire a tout pour faire les choux gras de la presse britannique.

Tout a commencé dimanche avec la diffusion par le Mail on Sunday d’une vidéo montrant le pasteur en train de discuter dans sa voiture à Leeds (nord) de l’achat de cocaïne, de méthamphétamine et de kétamine, avant de compter 300 livres en billets et d’envoyer un ami conclure le “deal”.

Piégé, l’ancien président de 2010 à juin dernier de la banque mutualiste, connue pour ses investissements éthiques, s’est excusé dimanche. Il n’en a pas moins été exclu de l’Église méthodiste et du parti travailliste, dont il avait été un élu local.

Mais les révélations chocs ont continué à se multiplier durant la semaine, en particulier sur son recours présumé à de jeunes prostitués lors de séjours dans des hôtels payés par la banque.

Le Sun est allé jusqu’à recueillir le témoignage d’une star du porno gay sado maso.

La commune de Bradford (nord de l’Angleterre), dont M. Flowers a été conseiller municipal jusqu’en 2011, a ensuite révélé que le pasteur avait démissionné de son poste après la découverte sur son ordinateur “de contenu adulte inapproprié mais légal”.

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Un homme passe devant une succursale de la Co-operative Bank dans le centre de Londres, le 20 novembre 2013 (Photo : Leon Neal)

Tous les scandales concernant M. Flowers émergeant en même temps, la BBC affirme de son côté que sa démission en juin de la présidence de la banque et du conseil d’administration de Co-operative Group, maison mère de la banque, est due à la découverte de notes de frais excessives.

Nouveau coup dur pour le groupe mutualiste après le sauvetage de Co-op Bank, qui prévoit sa prise de contrôle par des fonds spéculatifs, le scandale Flowers a entraîné la démission du président de Co-operative Group, Len Wardle, et empoisonne désormais le débat politique.

Le ministre des Finances George Osborne a confirmé vendredi le lancement d’une enquête indépendante sur les déboires de la banque. Elle se penchera notamment sur les actions engagées par les autorités et le gouvernement sur des questions comme la nomination des dirigeants de l’établissement, sur une période remontant au moins jusqu’à 2008, a détaillé le Trésor.

Les régulateurs de la City – l’Autorité de régulation prudentielle (PRA) et l’Autorité de conduite financière (FCA) – envisagent également de lancer des investigations formelles.

Ces annonces interviennent alors que le Premier ministre conservateur David Cameron tente d’incriminer les travaillistes pour leurs liens avec le groupe mutualiste.

“Ce que nous voyons, c’est que cette banque, menée dans le mur par ce président, a accordé des prêts avantageux au Labour (…) des donations au Labour, avait ses entrées à Downing Street sous les gouvernements travaillistes et conseille toujours le leader du Labour” Ed Miliband, a lancé M. Cameron mercredi au Parlement

Les travaillistes “connaissaient son passé. Pourquoi n’ont-ils rien fait pour attirer l’attention des autorités sur cet homme?”, a-t-il accusé.

Remonté contre un David Cameron qui tente d’arracher des “points politiques au rabais” en “calomniant” les travaillistes, selon Ed Miliband, le Labour a rétorqué que les difficultés financières de la banque étaient apparues sous la supervision de l’actuel gouvernement.