énage du ministère grec des Finances licenciées manifestent à Athènes, le 18 novembre 2013 (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[22/11/2013 20:54:42] Bruxelles (AFP) Certains pays européens vont devoir faire plus d’efforts sur le plan budgétaire, a affirmé le chef de file de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, vendredi à Bruxelles, où les budgets nationaux ont été discutés au cours d’une réunion inédite de l’Eurogroupe.
“Il y a des risques (de dérapages) pour tous les pays. Certains pays vont certainement devoir faire plus d’efforts”, a estimé M. Dijsselbloem.
Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis pour discuter des avis formulés la semaine dernière pour la toute première fois par la Commission européenne sur les budgets des pays de l’Union monétaire.
Aucun n’a frontalement remis en cause le jugement de la Commission, même s’il y a eu “une discussion franche et en profondeur”, selon le communiqué publié à l’issue de cette réunion. “Chacun a joué le jeu”, a renchéri le ministre français, Pierre Moscovici.
Les ministres des Finances ont entériné le fait que cinq pays de la zone euro risquaient de ne pas respecter les exigences du pacte de stabilité, le corset budgétaire qui impose des limites en termes de déficit public et de dette.
Sont concernés l’Italie l’Espagne, Malte ainsi que le Luxembourg et la Finlande. Ces deux derniers pays bénéficient d’un triple A, la meilleure note possible, auprès des agences de notation, mais ils risquent de ne pas tenir leurs objectifs budgétaires de moyen terme.
De leur côté, Madrid et Rome “préparent de nouvelles mesures” budgétaires et structurelles, ont fait savoir les ministres espagnol et italien des Finances à leurs homologues. Les mesures de l’Espagne devraient notamment porter sur le marché du travail.
Si son projet de budget a été validé, la France doit de son côté faire des efforts supplémentaires.
“J’espère voir en 2014 une accélération des réformes structurelles en France, pour une croissance durable et la création d’emplois”, a déclaré le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, rappelant le poids de ce pays en tant que deuxième économie de la zone euro.
Dans son avis sur la France, Bruxelles avait estimé qu’elle ne disposait pas de marge de manoeuvre en cas de dérapage l’an prochain.
“Si des ajustements étaient nécessaires, nous les réaliserions”, a assuré vendredi M. Moscovici, selon lequel la France fait partie des pays dont la situation budgétaire est “jugée parmi les plus positives”.
M. Dijsselbloem s’était montré particulièrement sévère vendredi dans un entretien avec le quotidien allemand Handelsblatt. “Ce qui a été décidé à Paris jusqu’ici n’est clairement pas suffisant. Il est évident que la France doit faire davantage”, avait-il déclaré.
La France a obtenu de Bruxelles un délai de deux ans, soit jusqu’en 2015, pour ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB. En échange, elle doit mettre en oeuvre un certain nombre de réformes, sur les retraites et le marché du travail en particulier.