Un
conseil ministériel, tenu vendredi 22 novembre au palais du gouvernement à La
Kasbah, sous la présidence de Ali Larayedh, a approuvé la réalisation d’un port
en eaux profondes à Enfidha , étant donné les spécificités techniques du site et
à la lumière des études réalisées sur les aspects économique, technique et
environnemental, annonce un communiqué de la présidence du gouvernement.
Le CMR a décidé de créer un organisme chargé de superviser les différentes
étapes du projet, une fois les aspects légaux auront été vérifiés en
coordination avec les services concernés.
Au cours d’une conférence de presse, Youssef Ben Romdhane, directeur général de
la marine marchande, a affirmé que la réalisation d’un port en eaux profondes
s’inscrit dans le cadre d’une approche visant à lier la Tunisie avec les
principaux axes du transport maritime, ce qui permettra de faciliter le
transport des marchandises tunisiennes sur des lignes maritimes directes sans
passer par les ports de transbordement étrangers.
Il s’agit de répondre aux besoins du commerce extérieur tunisien, sachant que
98% du commerce extérieur est réalisé par voie maritime.
Le projet consiste en la création d’un port d’une profondeur de 20 pieds (-17
mètres), moyennant des investissements de l’ordre de 3 milliards de dinars.
La première phase du projet permettra la création de 8.000 postes d’emplois
(directs et indirects) et environ 23.000 emplois au cours de sa dernière étape,
a précisé M. Ben Romdhane. L’objectif premier du projet est de mettre en place
une infrastructure portuaire moderne permettant d’accueillir des navires géants
d’une capacité de 18.000 conteneurs, soit deux fois la capacité totale du port
de Radés.
Le port de Radés, dont la profondeur ne dépasse pas 9,5 mètres, ne peut
accueillir les navires dont la capacité dépasse les 2.500 conteneurs, a précisé
le responsable.
D’après Ben Romdhane, le port en eaux profondes d’Enfidha permettra de réduire
d’environ 10 jours les délais d’arrivée des marchandises et de réduire les coûts
du transport de 15%.
La première phase du projet, dont le coût s’élève à 800 millions de dinars,
comportera la réalisation d’un quai d’une longueur de 800 mètres, outre
l’aménagement de 40 hectares qui seront équipés en matériels d’acconage et de
déchargement de marchandises.
Au cours de la dernière phase du projet, la capacité d’accueil du port devra
atteindre 5,7 millions de conteneurs et 4 millions de tonnes de marchandises en
vrac solide (phosphates, blé…).