La Bourse de Paris patiente, les yeux rivés sur les banques centrales

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ège de la Bourse de Paris, le Palais Brongniart (Photo : Joel Saget)

[23/11/2013 09:04:01] Paris (AFP) Prudence et patience devraient constituer les maîtres mots la semaine prochaine à la Bourse de Paris, les investisseurs gardant les yeux rivés sur la politique monétaire, en particulier celle de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 0,32% pour terminer vendredi à 4.278,53 points. Ses gains depuis le début de l’année s’élèvent à 17,51%.

“La thématique de la politique monétaire reste dominante et va le rester dans les prochains mois” sur les marchés, souligne Jean-Louis Mourier, un économiste de Aurel BGC.

Après avoir connu “une semaine très attentiste”, la prudence devrait encore dominer la semaine prochaine, selon lui. “Les nombreux indicateurs inscrits à l’agenda pourraient engendrer un peu de volatilité mais rien qui puisse justifier une nouvelle tendance”, complète-t-il.

La semaine s’annonce “assez creuse”, estime également Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. Et “il n’est pas sûr” que les indicateurs attendus “aient un impact considérable sur le marché”, juge-t-il.

“Les principaux indicateurs la semaine prochaine seront l’inflation en Allemagne et en zone euro, étant donné que les dernières publications en la matière ont été à l’origine de la récente baisse surprise par la Banque centrale européenne de son taux directeur”, avance les analystes du bancassureur ING.

Des enquêtes de confiance en zone euro sont aussi prévues.

“Les indices de confiance de la Commission européenne, et les détails qui seront publiés par pays devraient continuer d?illustrer la fragilité de la situation dans l?ensemble de la zone, hormis en Allemagne. Cette hétérogénéité se retrouvera dans l?évolution des prix à la consommation. L?inflation en novembre” devrait progresser “légèrement pour l?ensemble de la zone”, relèvent les analystes de Natixis dans leur note hebdomadaire.

Aux États-Unis, la semaine sera raccourcie par un jour férié à l’occasion de la fête de Thanksgiving qui verra la Bourse de New York fermer le 28 novembre.

“Même si un jour férié viendra écourter la semaine, plusieurs publications relativement importantes sont attendues” aux États-Unis, ajoute Natixis qui prévoit une confiance des consommateurs (Conference Board) en octobre “probablement tirée à la hausse du fait d’une amélioration favorable de ses déterminants habituels (emplois, marché actions et prix de l’essence”.

‘Trouver un déclencheur’

Des statistiques immobilières doivent aussi être publiées, ainsi que l’enquête de confiance de l’Université du Michigan et la 2e estimation du PIB américain pour le 3e trimestre.

“Le PIB peut faire réagir, car la première estimation était supérieure aux attentes”, observe M. Mourier.

“Le problème va être de trouver un déclencheur”, dans un marché qui reste coincé “depuis 5 semaines dans une fourchette étroite autour des 4.300 points”, remarque M. Rozier.

La place parisienne “est clairement prise en tenailles entre les craintes d’une réduction” de l’aide de la Fed et une tendance à la hausse qui lui ont permis de battre récemment des records, poursuit-il.

“Les investisseurs ont un peu le sentiment que l’année est déjà faite”, indique-t-il.

“L’année est déjà très bonne et les relais manquent pour soutenir la poursuite de la hausse”, note également M. Mourier.

La prochaine grosse étape devrait être la publication de l’enquête mensuelle sur l’emploi aux États-Unis, la première semaine de décembre qui devrait à nouveau donner une indication concrète sur la position qu’adoptera la Fed.

La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed a non seulement constitué le principal événement de la semaine mais également une nouvelle fois illustré l’importance que lui accorde les marchés.

Si beaucoup d’analystes tablent sur un début de la réduction des achats d’actifs par la Fed en mars 2014, à l’instar de Natixis, le compte-rendu laisse entrevoir la possibilité que “la réduction pourrait intervenir plus tôt qu’initialement escompté”, affirme M. Mourier.

Dans ce contexte, les volumes sont faibles et l’attentisme domine aussi bien pour la semaine écoulée que pour celle à venir, où chaque déclaration d’un membre de la Fed est décortiquée.

“Le danger est que lorsqu’on reste longtemps aussi longtemps” dans l’expectative, relève M. Rozier, à la moindre étincelle”, “cela peut engendrer des mouvements de grande amplitude”.

Euronext (CAC 40)