Madrid : des milliers de manifestants contre l’austérité

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érité à Madrid, le 23 novembre 2013 (Photo : Gérard Julien)

[23/11/2013 14:45:23] Madrid (AFP) A l’appel des syndicats et des organisations citoyennes, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Madrid samedi, dénonçant la politique d’austérité du gouvernement et portant une multitude de revendications symbole d’un large malaise social.

Sous les slogans “Oui, nous pouvons”, “Utilise ta force”, le Sommet social, qui regroupe les syndicats et une centaine d’associations, avaient convoqué ce défilé aux côtés des Marées citoyennes, des collectifs professionnels comme l’éducation et la santé pour la défense du service public, qui manifestent habituellement de leur côté.

Deux ans après l’arrivée au pouvoir du gouvernement de droite de Mariano Rajoy, les manifestants ont défilé derrière une grande banderole blanche portant les mots: “Jugement pour les banques. Sauvons le service public, les pensions, les personnes”.

Parmi leurs cibles, le système bancaire dont les dérives ont contribué à précipiter le pays dans la crise en 2008. Arrivé au pouvoir à la fin 2011, le gouvernement Rajoy a soumis l’Espagne à une cure d’austérité sans précédent, au prix de douloureux sacrifices. Deux ans plus tard, le pays vient de renouer avec la croissance mais reste en proie à une grave crise sociale, avec près de 26% de chômeurs.

“Nous sommes ici pour 30.000 raisons. Ce que nous demandons, c’est qu’ils n’écrasent pas le peuple comme ils le font,” expliquait Epifanio Lopez, un ouvrier de 59 ans.

“Il faut changer de gouvernement”, affirmait Laura Fernandez, une étudiante en médecine de 19 ans, vêtue de sa blouse blanche, symbole des revendications du monde de la santé, par-dessus le tee-shirt vert, couleur des défenseurs de l’école publique.

“C’est cela l’avenir du mouvement, parce que si chacun manifeste de son côté, nous n’avons pas autant de force. Notre mécontentement est global contre des politiques qui frappent tous les secteurs”, ajoutait son compagnon Miguel Abad, âgé de 20 ans.

La mouvance des indignés avait appelé elle aussi à manifester depuis un autre point de rendez-vous: la Plaza de España où l’organisation écologiste Greenpeace avait déployé, sur la façade d’un grand immeuble vide, une banderole jaune avec les mots “Non à la loi anti-manifestation”.

Un slogan dénonçant le projet de loi sur la sécurité actuellement dans les cartons du gouvernement, décrié par la gauche comme un projet de “répression citoyenne”.

Le texte, qui n’a pas encore été approuvé par le Conseil des ministres, suscite déjà une vive polémique car il prévoit notamment de fortes amendes, pouvant aller jusqu’à 600.000 euros, en cas de manifestation non autorisée aux abords du Congrès des députés.