épartement européen du FMI Poul Thomsen, le 5 novembre 2013 à Athènes (Photo : Aris Messinis) |
[24/11/2013 17:39:03] Athènes (AFP) Le redressement économique mené par le gouvernement en Grèce, englué dans une crise sans précédent, est “fragile”, a estimé dimanche le directeur adjoint du département européen du FMI Poul Thomsen, qui appelé à de novelles coupes budgétaires, ciblées, dans les deux ans.
“Le redressement (en Grèce) est fragile et ne pourra pas être mené à bien si le gouvernement ne poursuit pas sur la voie de l’ajustement budgétaire et de la réforme structurelle”, a affirmé M. Thomsen, l’homme clef du FMI dans la “troïka” des créanciers (Commission européenne, FMI, BCE).
Celle-ci a mis fin provisoirement mercredi à des discussions avec le gouvernement grec, sans être parvenue à un accord sur plusieurs points concernant l’année 2014. Les tractations doivent reprendre le mois prochain.
M. Thomsen, qui s’exprimait dans les colonnes du quotidien Kathimerini, a affirmé que “de nouvelles mesures devront êtres prises en 2014-2016”.
Il a estimé que des coupes “horizontales” devront être évitées dans un pays qui en est à présent à sa sixième année de récession.
“Les mesures devront se concentrer sur les secteurs où il y a toujours trop de dépenses et être ciblées avec soin pour protéger les groupes sociaux vulnérables”, a-t-il dit.
Ces déclarations interviennent au lendemain de celles du Premier ministre grec Antonis Samaras qui a affirmé à Berlin que son pays entrevoyait enfin “la lumière au bout du tunnel”.
Athènes a présenté jeudi un budget 2014 qui table sur un retour de la croissance avec une légère progression du PIB à 0,6%, après une contraction de -4% en 2013.
Le gouvernement grec, qui impose déjà une drastique cure d’austérité au pays, veut encore raboter dans les dépenses des organismes publics, réformer les assurances sociales, fusionner plusieurs établissements publics.
“Il y a encore beaucoup à faire mais maintenant nous pouvons voir un peu de lumière au bout du tunnel”, a souligné M. Samaras.
Mercredi, la “troïka” a provisoirement mis fin à ses négociations avec le gouvernement grec, sans parvenir à trouver un accord permettant le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide au pays, renfloué en 2010 et 2012.
Cette impasse fait craindre qu’Athènes puisse à terme se retrouver à court de liquidités alors que le trou budgétaire du pays devrait dépasser 1,5 milliard d’euros en 2014, selon la “troïka”.
Le retard pris dans les négociations, qui ont commencé mi-septembre et doivent reprendre début décembre, a fait dire au président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qu’il commençait à “perdre patience” avec la Grèce.
Le porte-parole du FMI Gerry Rice a, lui, estimé jeudi que ce retard n’était pas surprenant étant donné la gravité de la crise économique en Grèce.
“Les besoins financiers de la Grèce dans les prochains mois peuvent être satisfaits en s’appuyant sur les liquidités existantes. Nous ne voyons pas de pression aiguë sur le financement” du pays, a déclaré M. Rice, lors d’une conférence de presse.