à louer, dans Paris (Photo : Fred Dufour) |
[25/11/2013 06:47:37] Paris (AFP) L’encadrement des loyers prévu par le projet de loi Duflot pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) laisse un propriétaire sur deux indifférent, tandis que six locataires sur dix en attendent “un changement”, selon un sondage Ipsos paru lundi.
65% des locataires interrogés dans l’enquête commandée par le réseau d’agences immobilières Orpi ont déclaré attendre “un changement” de cette mesure inscrite dans le texte en cours d’examen au Parlement.
Ils y voient des effets positifs: “l’assurance de payer leur logement au juste prix” (33%), un “repère auquel se référer en cas de litige avec leur propriétaire” (13%), ou “une baisse potentielle du type de biens qui les intéresse” (13%), notamment. Pour certains, leur loyer pourra baisser ou bien augmenter (10%). Les sondés ont pu donner plusieurs réponses.
50% des propriétaires estiment en revanche qu’encadrer des loyers “ne changera rien” à leur situation.
Ceux qui sont d’un avis différent sont hésitants quant aux effets de la mesure: ils craignent de “perdre (leur) liberté” (20%) presque aussi souvent qu’ils espèrent avoir “un repère” pour fixer le loyer (19%).
Certains évoquent la peur d’une “perte de rentabilité” de leur bien (11%) et pourraient le retirer du marché de la location (11%). Ces chiffres peuvent sembler étonnamment faibles, car les professionnels de l’immobilier affirment depuis l’été que la mesure fera fuir les investisseurs locatifs.
En ce qui concerne la Garantie universelle des loyers (Gul), qui doit protéger les propriétaires des impayés en se substituant à la caution, 68% des locataires et 75% des propriétaires y voient “un changement”.
Locataires (36%) comme propriétaires (33%) l’assimilent à un “coût supplémentaire non négligeable dans (leur) budget”, selon la formulation suggérée aux sondés. Ils lui prêtent aussi des bienfaits: une garantie renforcée (respectivement 20% et 18%) ou “un recours en cas de litige” (12% et 9%).
Seuls deux locataires sur dix (21%) jugent leur loyer “peu élevé”, tandis que près d’un quart (23%) l’estiment “excessif”. Plus de la moitié (56%) l’ont qualifié d'”élevé mais supportable”.
“Nous avons voulu demander aux principaux intéressés ce qu’ils pensaient du projet de loi Alur”, a commenté Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. Pour lui, “il n’y a pas de problème” entre locataires et propriétaires, car plus de 9 sur 10 disent avoir de “bonnes relations”.
Enquête réalisée du 14 au 19 novembre auprès de 606 locataires et bailleurs représentatifs de ces deux groupes dans la population française.