à Londres (Photo : Will Oliver) |
[25/11/2013 09:01:31] Londres (AFP) Royal Bank of Scotland (RBS), toujours en difficulté cinq ans après son sauvetage par l?État britannique, est accusé d’avoir poussé à la faillite de petites entreprises pour ensuite saisir leurs actifs, selon un rapport publié lundi.
Ce rapport, remis par le gouvernement aux autorités de régulations financières britanniques, a été établi sur les six derniers mois et se concentre sur les activités de la division de RBS en charge de gérer les prêts à risques (Global Restructuring Group, GRG).
Le ministre des Entreprises, de l’Innovation et des Compétences, Vince Cable, a confirmé dimanche qu’il avait donné ce rapport, rédigé par Lawrence Tomlinson, collaborateur du ministère, à l’autorité responsable des marchés (FCA) et à celle couvrant la réglementation prudentielle (PRA).
Selon ce rapport, RBS a poussé à la faillite des sociétés en leur infligeant des frais et des commissions beaucoup trop élevés, insoutenables sur la durée, avant de saisir leurs actifs à des prix bradés.
“A partir des cas que j’ai entendu, il est clair que l’on perçoit l’intention de mettre délibérément en difficulté les entreprises pour les placer au sein de la division GRG et ensuite prendre leurs actifs (…) à un prix cassé”, écrit l’auteur du rapport.
“Il existe de nombreuses histoires sur la manière dont RBS a détruit de bonnes entreprises et l’impact désastreux que cela a eu sur la vie des entrepreneurs”, ajoute-t-il.
Le ministre des Entreprises Vince Cable a qualifié ces accusations de “très graves”.
“Je suis toutefois confiant dans le fait que la nouvelle direction de RBS est consciente de son histoire et est déterminée à transformer RBS en une banque qui soutient la croissance des petites et moyennes entreprises”, a estimé M. Cable.
RBS a nommé en août un nouveau patron Ross McEwan, en remplacement de Stephen Hester, un banquier d’affaires évincé par le gouvernement. M. Mc Ewan, qui a pris ses nouvelles fonctions en octobre, était responsable de la de la banque de détail du groupe après être passé par la Commonwealth Bank of Australia.
RBS, détenue à 81% par l’Etat depuis la crise financière de 2008, a annoncé début novembre sa décision de placer 38 milliards de livres (45 milliards d’euros) d’actifs toxiques au sein d’une structure de défaisance interne interne au groupe en vue de nettoyer son bilan et d’accélérer ainsi sa privatisation.
L’objectif de RBS, qui est retombée dans le rouge au troisième trimestre après deux trimestres de bénéfices, est de solder 55 à 70% de ces actifs douteux d’ici deux ans et d’en être totalement débarrassée d’ici trois ans.