Les dettes bancaires de l’Office du commerce de la Tunisie (OCT) ont atteint environ 370 millions de dinars tunisiens au cours de la période 2011-2013, en raison de l’importation du sucre et du café. C’est Arbi Belkahla, directeur central de la distribution du sucre, qui l’a déclaré à l’agence TAP.
L’accumulation de cette dette est due, selon M. Belkahla, au fait que ces deux produits subventionnés sont importés par l’Office à des prix supérieurs aux prix de vente à l’échelle locale. Ainsi, la décision prise le 13 janvier 2011 (peu avant la révolution), portant sur la baisse du prix du kilogramme du sucre de 50 millimes, coûte à l’OCT environ 900.000 dinars par mois.
Le prix de vente du kilogramme du sucre à l’importation varie entre 1,3 dinar et 1,350 dinar, souligne le ministère du Commerce, faisant savoir que le sucre figure, depuis le 13 janvier 2011, parmi les produits subventionnés. Cependant, le ministère affirme que la différence entre le prix à l’importation et celui de vente au public, supportée par l’Office n’a pas encore été payée par la Caisse générale de compensation (CGC), engendrant ainsi une accumulation des pertes de l’OCT depuis cette date (13 janvier).
Mais la mauvaise nouvelle pour le consommateur, c’est que Belkahla annonce une révision, par étapes, des prix du sucre et du café, en vue de rétablir l’équilibre entre les prix à l’importation et ceux de vente locale.
A noter que la consommation nationale moyenne du sucre s’élève à 350.000 tonnes, dont 40% au profit des industriels et 60% sont consommées par les citoyens.
Il précise par ailleurs que le gouvernement a adopté, depuis début 2013, une démarche visant la culture de la betterave sucrière en plus du raffinage du sucre brut. Cette expérience a démarré au niveau de la Société tunisienne de sucre à Boussalem (gouvernorat de Jendouba) laquelle a procédé à la culture de 30.000 hectares de betterave sucrière, ce qui a permis la production d’environ 3.000 tonnes de sucre.
Selon lui, l’expérience de la plantation de betterave à sucre reste «timide», en dépit des avantages qu’offre cette démarche, en matière de création d’emplois et de réduction des quantités de sucre importées.
Belkahla ajoute que les efforts se poursuivent sur la voie de l’extension de la culture de betterave sucrière, relevant que l’un des agriculteurs de la région de Boussalem a planté 40 000 hectares de betteraves qui devraient assurer une production variant entre 4000 et 5000 tonnes de sucre.
Le responsable a fait savoir que cette activité sera renforcée, au cours de la prochaine période, dans la région pour atteindre une production de 15 000 tonnes.
Sur un autre plan, Belkahla a souligné que l’OCT œuvre actuellement à l’emballage de 10 à 15% des besoins du pays en sucre, estimant que la demande du sucre emballé aura tendance à croître notamment, par les commerçants de gros vu la facilité de son stockage.
En ce qui concerne le café, Belkahla a souligné que la consommation nationale du café s’élève à environ 2500 tonnes par an. Il a relevé que la Tunisie importe deux variétés de café, à savoir «Arabica» pour l’extraction de la saveur du café et « Robusta » offrant un taux de caféine plus important, soulignant toutefois, que le café importé n’est pas de qualité supérieure. «La hausse des cours mondiaux du café nous oblige à importer du café de qualité moyenne, vu le coût élevé du café de qualité supérieure», a-t-il argué.
Il a fait savoir que l’importation du café est effectuée, dans une première étape, à travers le lancement d’un appel d’offres international par la commission des achats relevant de l’OCT, en vue de sélectionner les meilleures offres, dans une deuxième étape.
Le Brésil, le Vietnam et la Côte d’Ivoire sont les principaux fournisseurs de café de la Tunisie, a encore souligné Belkahla .