Portugal : le Parlement adopte un budget de rigueur pour 2014

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à Bruxelles, le 6 novembre 2013 (Photo : Georges Gobet)

[26/11/2013 14:14:19] Lisbonne (AFP) Les députés portugais ont adopté mardi le budget 2014, marqué par des coupes sévères dans les dépenses publiques et des hausses d’impôts s’élevant au total à 3,9 milliards d’euros, soit 2,3% du produit intérieur brut.

La loi de finances a été adoptée par les élus de la coalition gouvernementale de centre droit dirigée par le Premier ministre Pedro Passos Coelho, qui dispose de 132 des 230 sièges du Parlement. L’ensemble de l’opposition de gauche, dont le Parti socialiste, a voté contre ce budget.

“Le budget 2014 est un pas décisif pour permettre au Portugal de récupérer son autonomie financière” et “conclure son programme d’assistance financière” comme prévu en juin 2014, a fait valoir la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque.

Aux cris de “gouvernement démission!”, plusieurs milliers de Portugais ont manifesté bruyamment devant le Parlement à l’appel de la CGTP, principale confédération syndicale, afin de protester contre les baisses des revenus et prestations sociales.

Dans le cadre de son programme de sauvetage de 78 milliards d’euros obtenu en mai 2011, le Portugal s’est engagé vis-à-vis de ses créanciers à ramener son déficit public à 4% du PIB en 2014, contre 5,5% en 2013.

Les mesures d’austérité qui entreront en vigueur le 1er janvier 2014 frappent de plein fouet les fonctionnaires et les retraités.

Les fonctionnaires devront subir des réductions de leurs salaires allant de 2,5% à 12% pour les revenus dépassant 675 euros bruts par mois, ce qui a suscité les vives protestations des syndicats et de l’opposition de gauche.

Ces coupes salariales s’ajoutent à des réductions de près de 10% dans les retraites des fonctionnaires supérieures à 600 euros par mois, une mesure que le président Anibal Cavaco Silva a soumise samedi au crible de la Cour constitutionnelle.

Le budget prévoit également le report de l’âge de départ à la retraite à taux plein de 65 à 66 ans et la mise sous conditions de ressources des pensions de veuvage à partir d’un seuil de 2.000 euros.

L’application de ces mesures dépendra en dernière instance de la Cour constitutionnelle, qui a déjà censuré à plusieurs reprises des décisions du gouvernement dont celle visant à faciliter le licenciement des fonctionnaires.