éroport de Barcelone (Photo : Josep Lago) |
[26/11/2013 18:37:35] Bruxelles (AFP) La compagnie aérienne à bas coûts irlandaise Ryanair a annoncé mardi qu’elle allait pour la première fois poser ses ailes dans les grands aéroports internationaux de Bruxelles, Rome et Barcelone, alors qu’elle privilégiait jusqu’ici les destinations plus excentrées.
Ryanair a également proposé mardi un partenariat inédit à la compagnie italienne Alitalia, qui lui a cependant immédiatement opposé une fin de non recevoir.
A Rome, la compagnie basée à Dublin va “allouer six avions à une nouvelle base à Fiumicino”, le principal aéroport international de la capitale italienne, alors qu’elle opérait jusqu’ici depuis Ciampino, plus proche du centre mais bien moins grand, a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Ces avions relieront dès le 18 décembre l’aéroport de Fiumicino à neuf destinations en Italie, dont trois nouvelles dans le sud (Catane et Palerme, en Sicile, et Lamezia, en Calabre). Leur nombre sera même porté à 10 ou 12 avions en octobre 2014, lorsque de nouveaux Boeing seront livrés.
Grâce à ses liaisons intérieures à bas coûts, Ryanair se propose d'”alimenter les vols internationaux” desservis depuis Fiumicino par Alitalia , la compagnie nationale obligée de réduire ses opérations pour cause de très graves difficultés financières.
“Nous espérons qu’Alitalia saisira notre offre de coopération”, explique la société irlandaise, qui s’était jusqu’ici surtout posée en concurrente féroce des compagnies traditionnelles. Elle dit même espérer que cette possible alliance d’intérêts pourra aider Alitalia à relever la tête.
Au bord de la faillite, la compagnie nationale a immédiatement repoussé l’offre de sa concurrente irlandaise. “Alitalia remercie la société Ryanair pour sa proposition de collaboration sur l’aéroport de Rome Fiumicino, mais tient à rappeler qu’elle possède sa propre stratégie, son plan industriel, sa flotte et ses propres équipages qui lui permettent d’avoir les flux nécessaires pour alimenter les liaisons internationales et intercontinentales en partance du hub de Fiumicino”, a-t-elle indiqué mardi.
Si Ryanair propose des prix “à partir de 49 euros”, Alitalia offre des liaisons “à 52 euros l’aller avec un service meilleur pour le client” –embarcation d’un bagage en soute, snacks et boissons à bord, places attribuées, programme de fidélité”, avance Alitalia.
“Dans tous les pays développés, dans les principaux hubs (plate-forme de correspondance), on évite la cohabitation” entre les compagnies les alimentant et les “low cost qui ne trouvent pas d’espace et opèrent dans des petits aéroports à des dizaines de kilomètres des villes”, conclut la compagnie.
Ryanair n’abandonnera pas pour autant Ciampino, qui restera même sa “principale base pour les vols internationaux” à Rome.
Match Bruxelles-Charleroi
Mais c’est bien de Fiumicino que ses avions partiront quotidiennement pour l’aéroport de Bruxelles-National, situé à Zaventem, dans la proche périphérie, et celui de Barcelone El Prat, à 10 kilomètres de la capitale catalane.
Pour sa destination belge, le choix de Bruxelles est une vraie révolution, la compagnie à bas coûts ayant opté depuis une quinzaine d’années pour l’aéroport de Charleroi, rebaptisé “Brussels South”, situé à 45 minutes en voiture de la capitale de l’Europe.
Depuis que Ryanair, profitant de généreuses aides publiques, a fait de Charleroi l’une de ses principales bases en Europe, la ville wallonne fait de l’ombre à l’aéroport de Bruxelles-National, qui a déposé une plainte devant la commission européenne pour concurrence déloyale et aide d’Etat illégale à Charleroi.
Dans son communiqué essentiellement consacré à ses développement en Italie, Ryanair ne précise pas si elle ouvrira depuis Bruxelles d’autres lignes que celle vers Rome Fiumicino ou si elle entend réduire la voilure à Charleroi.
Mais son patron, Michael O?Leary, a prévu d’annoncer des “nouvelles importantes pour la Belgique” lors d’une conférence de presse mercredi à Bruxelles. Un porte-parole de l’aéroport de Bruxelles a indiqué ne “pas être au courant des intentions de Ryanair”.