Le transport aérien est le vecteur principal et déterminant pour l’exportation vers l’Afrique, et notamment dans le secteur des services. Or, la Tunisie souffre d’un déficit structurel dans ce domaine puisque les lignes aériennes vers l’Afrique subsaharienne sont très rares.
Notre compagnie nationale ne compte que sur 4 lignes régulières, en l’occurrence Tunis-Bamako-Ouaga, Tunis-Dakar, Tunis-Abidjan et Tunis-Nouakchott. On attend depuis plus de 10 ans d’autres lignes, notamment Tunis-Douala au Cameroun, Tunis-Niamey et Tunis-N’Djamena, dont l’ouverture était pourtant prévue pour l’année 2013…
A noter que, à titre d’exemple, la ligne Tunis-Nouakchott en Mauritanie serait, selon nos informations, l’une des plus rentables pour Tunisair, aux côtés de la ligne Tunis-Paris. D’ailleurs, un billet A/R Tunis-Nouakchott coûte environ 1.076 dinars tunisiens en deuxième classe, et pour un A/R Tunis-Bamako, il est à 1.100 DT.
Les entreprises, cadres, ingénieurs et autres hommes et femmes d’affaires tunisiens sont lourdement pénalisés par la rareté des liaisons aériennes, ce qui les oblige à se déplacer en utilisant d’autres compagnies comme la RAM ou Turkish Airlines. D’où une perte de temps et prix des plus élevés, ou carrément à délocaliser dans des pays hubs, comme Abidjan (Côte d’Ivoire), ce qui permet de se trouver à 2 heures de trajet aériens de 12 pays de la sous-région et surtout avec des liaisons quotidiennes.
Comme on l’a écrit à plusieurs reprises sur nos colonnes, plusieurs marchés africains sont à notre portée à la seule condition d’établir des lignes aériennes, par exemple vers le Niger, le Tchad, la Guinée-Conakry, le Sud Soudan, le Cameroun, le Gabon et le Nigeria qui disposent d’un réel potentiel pour nos entreprises.
En outre, il faut repenser notre politique des visas. Pourquoi imposer un visa à un Gabonais ou un Togolais et ne pas le faire pour le Nigérien, le Sénégalais, le Guinéen, l’Ivoirien? Nous pensons qu’il n’y a aucune logique à ça, surtout que les pays limitrophes qui peuvent poser un problème d’immigration ou de terrorisme lié à l’AQMI (comme le Niger et le Mali) ne sont pas concernés par les visas.
Baisser le chômage et booster les exportations, cela implique une politique volontariste en termes de transport aérien et de diplomatie. Maintenant la question est de savoir si nos ministres et autres responsables ont du courage pour cela. .