érence de presse, le 22 octobre 2013 à Quito (Photo : Juan Cevallos) |
[27/11/2013 07:07:34] Quito (AFP) Le gouvernement équatorien a mis mardi au défi le géant pétrolier américain Chevron de prouver son accusation de fraude lors du jugement qui l’a condamné à une amende record pour pollution en Amazonie.
“Ils disent que le jugement a été mal fait, qu’ils le prouvent. C’est leur défi. A eux de le prouver devant les instances de leur choix”, a déclaré le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patiño lors d’une conférence de presse.
La compagnie américaine a accusé mardi l’Equateur, devant un tribunal new-yorkais, d’avoir usé de man?uvres frauduleuses pour la faire condamner pour des dégâts dont elle réfute la responsabilité.
Les dégâts dans la forêt amazonienne remontent à l’exploitation pétrolière par la compagnie américaine Texaco qui a opéré en Equateur entre 1964 et 1990, avant d’être rachetée par Chevron.
La plus haute instance judiciaire d’Equateur a récemment confirmé de manière définitive la condamnation de Chevron, réduisant toutefois de moitié son amende, ainsi ramenée à 9,5 milliards de dollars.
“L’indemnisation est arrêtée et le principal est résolu. Le jugement est clos dans notre pays”, a commenté M. Patiño.
Attaqué à l’origine par des communautés implantées dans la région polluée, Chevron a affirmé à New York que les plaignants avaient participé à la rédaction du rapport d’évaluation des dommages censé être indépendant et que des pots-de-vins ont été distribués aux magistrats.
Dirigeant socialiste au ton critique envers Washington, le président équatorien Rafael Correa, qui a lancé une campagne contre Chevron en ralliant diverses personnalités, dont la petite fille de l’explorateur français Jacques-Yves Cousteau, a affirmé la semaine dernière qu’il était prêt à démissionner si Chevron prouvait une ingérence de son gouvernement.
La compagnie américaine a également saisi la Cour permanente d’arbitrage de La Haye pour tenter de faire annuler sa condamnation.
Son amende en Equateur représente l’une des plus fortes dans l’histoire du droit de l’environnement, dépassant celle de 4,5 milliards de dollars infligée à ExxonMobil pour la marée noire de l’Alaska en 1989 ou celle de 4,5 milliards visant BP pour la pollution du Golfe du Mexique en avril 2010.