Accor : la réorganisation du nouveau patron laisse les marchés sur leur faim

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érence de presse, le 27 novembre 2013 à Charenton-Le-Pont près de Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/11/2013 14:11:28] Paris (AFP) Le nouveau PDG d’Accor, Sébastien Bazin, a annoncé mercredi une réorganisation des activités du groupe hôtelier français autour de deux pôles, l’un chargé de la gestion des hôtels et l’autre de la propriété immobilière, un virage qui n’a pas convaincu les marchés.

Il s’agit d’un “projet ambitieux” avec notamment “une redéfinition du modèle économique du groupe autour de ses deux métiers historiques”, a expliqué Sébastien Bazin lors d’une conférence téléphonique.

Le métier “d’opérateur-gestionnaire-franchiseur d’une part et celui d’investisseur en propriétés hôtelières, qu’il faut aujourd’hui identifier plus clairement”, a-t-il ajouté, disant vouloir qu’Accor devienne le groupe “le plus performant” et le “mieux valorisé” du secteur.

M. Bazin a évoqué une organisation “plus simple, plus efficace, qui se fera à coûts moins onéreux”.

Dans le cadre de ce nouveau plan stratégique, le nouveau PDG a annoncé l’arrêt des développements d’hôtels en location et la fin des cessions d’hôtels en propriété, sauf pour les actifs jugés sous-performants.

Nombre d’analystes attendaient pourtant d’un financier comme M. Bazin une accélération du mouvement de cession des murs des établissements exploités par Accor. D’autant que M. Bazin lui même, ex-patron de Colony Capital, actionnaire de référence d’Accor, avait semblé dans le passé être favorable à une telle stratégie.

Ce revirement a été accueilli fraîchement à la Bourse de Paris: à 14H45(13H45 GMT), l’action plongeait de 6,59% à 31,35 euros, dans un marché en hausse de 0,31%.

“Le marché attendait indéniablement plus”

La nouvelle stratégie ne correspond pas exactement aux attentes du marché”, relèvent les analystes chez Société Générale. “Le marché attendait un plan de réduction de coûts et une accélération de la transformation” du groupe.

“Le marché attendait indéniablement plus, notamment avec l’arrivée de M. Bazin qui était prometteuse. Les annonces ressemblent plus à un réaménagement qu’à des nouvelles bouleversantes”, souligne de son côté un vendeur d’actions parisien.

Le leader européen et numéro six mondial de l’hôtellerie se dotera également “d’un nouveau comité exécutif de 10 membres” qui comprendra les cinq responsables opérationnels des régions afin de refléter une nouvelle organisation par zones géographiques.

“Cette nouvelle équipe de direction a une vraie mission: insuffler un changement de mode de fonctionnement au sein du groupe, pour favoriser clarté, agilité et responsabilisation dans la prise de décision”, a ajouté M. Bazin, auparavant responsable pour la France de la société d’investissements Colony Capital, l’un des deux actionnaires principaux du groupe avec Eurazeo.

“Je veux que la prise de décision soit désormais au plus proche du terrain entre les mains de ceux qui gèrent les hôtels au quotidien”, a martelé M. Bazin

“Le but est d’améliorer et d’accroître le rendement des actifs et optimiser le bilan et l’allocation des capitaux”, a-t-il précisé.

“Tout cela implique une transformation profonde rapide sans tabou du groupe, à la fois dans son modèle économique et dans son organisation et le maintien de ce cap dans la durée”, a-t-il souligné.

M. Bazin a “confirmé” les objectifs 2013 d’Accor, avec un résultat net entre 510 et 530 millions d’euros, mais a précisé que le plan stratégique de son prédécesseur à la tête du groupe était caduc.