Canada : les ménages sont trop endettés, alerte le FMI

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ège du Fonds monétaire international à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[27/11/2013 16:58:06] Ottawa (AFP) L’endettement des ménages canadiens n’a jamais été aussi élevé, a alerté mercredi le Fonds monétaire international, une situation qui ne devrait pas s’inverser dans l’immédiat avec des taux d’intérêt à un niveau historiquement bas.

L’inflation réduite et les risques toujours latents sur la croissance économique laissent de la marge pour une politique monétaire canadienne accommodante, selon le rapport de l’institution économique sur la situation économique au Canada.

La Banque du Canada peut se permettre de maintenir encore quelque temps son taux directeur à 1%, son niveau depuis septembre 2010, avant tout resserrement qui présenterait l’avantage de tourner les ménages vers plus d’épargne.

Les autorités canadiennes devraient en parallèle alléger leur système d’assurance hypothécaire afin de réallouer les ressources vers le système productif, et en ce sens la décision récente de limiter cette assurance sur les prêts à très long terme va dans le bon sens, estime le FMI.

La croissance économique canadienne devrait être de 2,25% l’an prochain, soit pratiquement en ligne avec les hypothèses du gouvernement (+2,3%) grâce à la croissance américaine qui devrait stimuler les exportations canadiennes.

La demande finale en hausse comme le taux d’utilisation des capacités de production devraient profiter aux investissements des entreprises, pronostique le Fonds.

Les investissements dans le secteur pétrolier devraient aussi progresser avec la construction d’oléoducs et de capacités de raffinage.

Tous ces facteurs favorables à la croissance économique viendront compenser le ralentissement attendu dans l’immobilier résidentiel accompagné d’une baisse des prix des logements.

Pour revenir sur le secteur pétrolier, il existe autant de risques que d’espoirs pour les perspectives économiques du Canada. Côté positif, le FMI voit une assurance que les exportations de pétrole brut vont continuer à augmenter à moyen terme grâce à la poursuite des investissements dans les oléoducs et une demande américaine toujours soutenue. A l’inverse, une hausse de la production de pétrole non conventionnel aux Etats-Unis et des retards dans les infrastructures de transport au Canada pourraient peser sur les prix du pétrole et ralentir les exportations avec au final une croissance économique plus faible.

Ainsi, le FMI recommande aux autorités fédérale et provinciales, en particulier aux territoires riches en énergie, de “changer leurs cadres fiscaux afin de mieux gérer la volatilité associée aux prix des matières premières” et donc pérenniser les revenus découlant de l’exploitation pétrolière et gazière.

Le Canada possède en effet les troisièmes réserves mondiales de pétrole, en Alberta (Ouest). L’institution de Washington souligne d’ailleurs que les récentes modifications de la politique fiscale de cette province “est un pas dans la bonne direction”.