Même si les précédentes n’en ont pas manqué, la 28ème session des Journées de l’entreprise (6-7 décembre 2013) risque d’être jalonnée de chaudes empoignades –au figuré- entre chefs d’entreprise et banquiers. Car le thème de cette session, «l’entreprise et le financement: nouvelles approches», provoque presque toujours, là où il est débattu, des étincelles entre les premiers et les seconds. Tant les griefs et les incompréhensions sont nombreux et profonds.
«Les chefs d’entreprise ainsi que les investisseurs n’ont cessé de pointer du doigt la difficulté d’accès au financement comme une entrave majeure à leurs projets de développement. Banquiers et chefs d’entreprise se rejettent souvent la responsabilité d’une situation qui nécessite pourtant une vision commune et une stratégie croisée des deux parties. Surmonter les obstacles au financement et améliorer l’accès et la qualité des services financiers destinés aux chefs d’entreprise et aux investisseurs requiert la conjugaison des efforts des différentes parties dans un souci d’amélioration des mécanismes existants, voire la mise en place de nouvelles politiques et de stratégies ciblées», résume une note introductive de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Les études menées en préparation à la 28ème édition des Journées de l’entreprise ont révélé l’existence «d’un problème d’équité dans l’accès au financement entre secteurs et régions», confirme Majdi Hassen, conseiller exécutif de l’IACE. Qui, pour alimenter le débat qui s’annonce très chaud, a adressé un questionnaire à près de 300 chefs d’entreprise et un autre aux banquiers de la place.
D’ailleurs, Jaafar Khatteche a eu un avant-goût de ce qui attend ses confrères lors de ces journées. Lors des travaux préparatoires auxquels il a pris part en sa qualité de commissaire général de la 28ème édition, le président-directeur général de la Banque nationale agricole (BNA) en a apparemment entendu des vertes et pas des mûres. Ce qui lui a valu les remerciements de Ahmed Bouzguenda, président de l’IACE pour sa compréhension, son ouverture d’esprit et sa patience.
Le choix de l’épineux dossier du financement des entreprises n’est pas fortuit. «Il découle d’un cheminement logique dans la continuité des deux précédentes sessions consacrées respectivement au nouveau modèle économique pour la Tunisie (2011) et à l’investissement (2012)», explique M. Bouzguenda.
Pour décortiquer cet épineux dossier et sortir, comme d’habitude, avec des recommandations et des propositions destinées à éclairer un tant soit peu la lanterne des pouvoirs et à les aider à mettre en place les politiques et les mesures idoines, l’IACE a, comme d’habitude, concocté un programme très riche et réuni une belle brochette d’experts et de responsables politiques. Dont les présidents et secrétaires généraux des partis, dans le but de leur faire prendre conscience que «la situation ne peut plus supporter le silence économique», souligne le président de l’IACE..