“Désormais, il faut résorber la subvention des énergies selon le niveau de la consommation, tout en protégeant les catégories les plus défavorisées”. C’est l’option que préconise le secrétaire d’Etat en charge de l’Energie et des Mines, Nidhal Ouerfelli, lors de son intervention, jeudi à Tunis, à une conférence sur l’énergie.
A cette occasion, chiffres à l’appui, il n’a pas manqué de souligner que la situation énergétique en Tunisie est délicate.
En effet, la Tunisie occupe la quatrième place en ce qui concerne la part de compensation dans le domaine énergétique dans la région MENA, laquelle détient la grande part de cette compensation, estimée à l’échelle mondiale à 480 milliards de dollars.
La Tunisie consacre 15% du budget de l’Etat à la compensation, dont une grande partie est destinée à l’électricité et le gaz consommés par les IMCCV (Industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre), notamment, le secteur cimentier.
En 2014, selon le secrétaire d’Etat, la compensation directe et indirecte s’élèverait à 5,3 milliards de dinars, dont 85% sont des subventions consacrées aux hydrocarbures.
De ce fait, “l’effet du cours du baril de pétrole sur le marché mondial pèsera lourd sur l’économie nationale”, a-t-il prévenu.
Face à ces retombées, mais aussi à la demande croissante en énergie, deux nouvelles lois ont été adoptées, en conseil ministériel, dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale énergétique, soumise déjà à des consultations régionales, en prélude à une consultation nationale.
La première encourage l’initiative privée pour la production de l’électricité, et la deuxième loi portera sur la création d’un fonds de transition énergétique dans le but d’élargir la compensation aux projets énergétiques.
Une fois entrées en vigueur, ces deux lois vont permettre aux opérateurs publics et privés d’auto-produire l’électricité et de la vendre à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG).
L’effort sera focalisé, entre autres, selon Ouerfelli, sur la prospection de nouvelles sources d’énergie fossile, le renforcement du réseau électrique et le développement de l’interconnexion des réseaux sud-sud ou Maghreb-Méditerranée.