és du Lutetia le 31 octobre 2013 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure) |
[28/11/2013 17:51:46] Paris (AFP) Une cinquantaine de salariés du Lutetia, en grève illimitée à l’appel de la CFDT et de la CGT, ont manifesté jeudi devant le célèbre hôtel qui doit fermer pendant trois ans pour travaux, pour dénoncer un plan social “insuffisant”, a constaté une journaliste de l’AFP.
Interrogée par l’AFP, la direction a indiqué qu’une soixantaine de personnes étaient en grève depuis mardi sur les 211 salariés que compte l’hôtel de luxe.
“Le plan de la direction est toujours d’une insuffisance notoire. Nous avons décidé d’entrer dans une grève illimitée”, a scandé Francis Freitas, délégué CFDT, premier syndicat de l’hôtel qui compte 211 salariés, lors de la manifestation.
Des élus parisiens du PS et du PCF étaient également venus soutenir les salariés en grève pour la troisième fois depuis l’annonce d’une fermeture en avril 2014 pour trois ans de travaux de rénovation.
“Ce qui est vrai à (l’hôtel) Crillon qui a fermé deux ans et a conservé ses salariés, pourquoi ce ne serait pas vrai ici. Le groupe a les reins pour ça”, a plaidé Jacques Daguenet, élu communiste dans le 11e arrondissement parisien.
La direction du Lutetia a dit appeler “à la poursuite des négociations”, engagées depuis neuf semaines, sur les mesures d’accompagnement des salariés dans le cadre d’un projet de rénovation de l’hôtel.
“Le projet proposé par la direction s?appuie sur un principe directeur visant à réserver et conserver 100% des postes de l?hôtel aux salariés actuels qui, tous, pourront retrouver leur emploi à l?issue des travaux”, réitère la direction.
“En complément de cet engagement, le projet prévoit la création de 45% d?emplois supplémentaires”, ajoute-t-elle.
Le comité d’entreprise et le syndicat CGT des Hôtels de prestige ont assigné l’hôtel le 24 novembre pour “fraude aux licenciements économiques”. L’affaire sera examinée le 14 janvier devant le tribunal de grande instance de Paris.
La direction s’est étonnée “de la concomitance de cet arrêt de travail porté par deux organisations syndicales qui posent des conditions irréalistes”, et “du recours déposé auprès du tribunal de grande instance de Paris” pour faire annuler ce même projet.
L’hôtel, l’un des rares établissements de prestige de la capitale à ne pas avoir encore fait de grands travaux de rénovation, a été racheté en 2010 par le groupe israélien Alrov.