é Falciani, le 2 juillet 2013 à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[28/11/2013 20:43:07] Yerres (France) (AFP) L’ex-informaticien de la banque HSBC qui a livré à la France des listes de plusieurs milliers d’évadés fiscaux a plaidé pour la mise en place d’un “Hadopi financier”, jeudi lors de la première conférence d’une tournée qu’il entend mener en France.
“L’internet n’a pas de frontière et pourtant on le contrôle, par exemple via Hadopi (…) Je suis favorable à un Hadopi financier” pour contrôler les institutions bancaires et les dérives de la finance, a déclaré Hervé Falciani.
Invité à Yerres (Essonne) par Nicolas Dupont-Aignan, député-maire de la ville (DLR) et co-auteur d’un rapport d’information parlementaire consacré à la lutte contre les paradis fiscaux, M. Falciani veut entamer une série de conférences pour “ouvrir le débat” avec les citoyens et “montrer le visage” de “la finance déviante”.
“En finance, il y a un système où toutes les banques oeuvrent pour ne pas contrôler les risques mais pour les contourner” or “la capacité de contourner les risques qui a été rendue possible par la technologie, peut être changer par la technologie”, a indiqué M. Falciani. “C’est le contrôle qui fait défaut”, a-t-il ajouté.
Se disant animé par une “démarche citoyenne”, Hervé Falciani, qui travaille désormais avec l’administration fiscale française, prévoit une petite dizaine d’autres réunions publiques à travers le pays.
“Moi je connais le système de l’intérieur. Autant on peut, avec une goutte, huiler ces mécanismes, autant on peut, avec un grain de sable, les gripper”, a déclaré M. Falciani devant une assistance de quelque 300 personnes.
“Les citoyens n’ont pas vocation à contempler les choses”, a commenté Eric Apt, vice-président de l’association Anticor, qui lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique et loue le rôle de “lanceur d’alerte” de l’ex-informaticien.
Hervé Falciani a révélé en 2008 des fichiers permettant de découvrir des milliers d’évadés fiscaux dans le monde, ce qui lui vaut d’être poursuivi en Suisse où il travaillait.
Mercredi, un arrêt de la Cour de cassation a validé des poursuites fondées sur ces fameux fichiers HSBC dérobés par M. Falciani.