Le marché de Noël de Strasbourg veut confirmer son succès

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é de Noël de Strasbourg, le 24 novembre 2012 (Photo : Patrick Hertzog)

[29/11/2013 09:49:47] Strasbourg (AFP) Strasbourg, qui ouvre son traditionnel marché de Noël, l’un des plus courus d’Europe, espère bien malgré la crise réussir une nouvelle fois à démontrer le succès de la recette marketing lancée il y a 22 ans en s’autoproclamant “capitale de Noël”.

Le coup d’envoi de cette 443e édition sera donné à 14H00 place Kléber, au centre-ville, au pied du grand sapin qui cette année penche un peu comme la Tour de Pise.

Deux millions de visiteurs doivent déferler jusqu’au 31 décembre dans les rues et places du centre de la métropole alsacienne.

La chanteuse Sylvie Vartan doit lancer à 18H30 les illuminations, dont celle du grand sapin haut de 31 mètres.

La première édition du marché strasbourgeois, le plus ancien connu en France, et qui répondait au nom de “Christkindlsmärik” (marché de l’enfant Jésus), remonte à 1570.

Il a cette année pour invitée la Croatie, dernière venue dans l’Union européenne.

La municipalité conduite par le socialiste Roland Ries compte beaucoup sur son premier produit d’appel touristique, qui doit permettre d’engranger quelque 250 millions d’euros de retombées économiques.

La “capitale de Noël”, comme elle s’autoproclame depuis 1991, quand la ville décida de dépoussiérer cette tradition héritée de l’Allemagne, entend bien rester fidèle à sa réputation.

Pas moins de 300 chalets proposeront les fameux vins chauds à la cannelle, “bredele” (petits gâteaux secs) et autres tartes flambées, mais aussi des décorations de Noël, épices et produits d’artisans locaux.

Quatre ans après s’être retrouvée sous le feu des critiques à cause de la présence de produits “Made in China” sur ses stands, la métropole alsacienne entend poursuivre son recentrage sur les aspects culturels de Noël.

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é de Noël de Strasbourg, le 24 novembre 2012 (Photo : Patrick Hertzog)

Recentrage culturel

La ville a ainsi fait le plein de spectacles avec quelque 500 rendez-vous et expositions programmés.

Concerts folkloriques, chants sacrés et instruments anciens feront résonner les murs de la cathédrale, des églises et des temples protestants, lors des quatre dimanches de l’avent.

L’adjoint au maire Robert Herrmann, chargé de la coordination du Marché, explique que la ville poursuit les changements opérés il y a quatre ans.

“Nous avons renforcé les pistes que nous avions engagées sur la partie culturelle et la valorisation du patrimoine, qui se sont avérées positives”, souligne-t-il.

Une recette qui selon lui explique que “jusqu’à l’année dernière, le Marché de Strasbourg n’a pas connu la crise”.

“Nous avons fait cet effort pour maintenir le niveau d’accueil et nous sommes également efforcés de travailler sur les aspects qualitatifs plus que quantitatifs”, poursuit M. Hermann.

Ainsi, pour éviter que le Marché prenne l’aspect d’une fête foraine, le nombre de chalets ne progresse plus depuis quatre ans.

L’élu dénonce toutefois le fait que certains hôtels n’hésitent pas à doubler le prix des chambres sur la période.

“Sur le territoire français, il n’y a pas photo: Strasbourg reste la capitale de Noël”, et ce malgré une concurrence de plus en plus forte dans l’Est de la France et en Allemagne, observe Peter Andersen, un historien et professeur de civilisation allemande à l’Université de Strasbourg, interrogé par l’AFP.

Estimant que les détracteurs du marché strasbourgeois ont beau jeu de vouloir remettre chaque année en cause son authenticité, il souligne que “le marché de Noël n’est pas un musée”.

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ël, le 24 novembre 2012 à Strasbourg (Photo : Patrick Hertzog)

“Si on avait pris un appareil photo et qu’on était allé sur le marché de Noël il y a 100 ans on n’aurait probablement pas du tout reconnu celui d’aujourd’hui. Mais ce n’est pas parce que ça devient très commercial qu’il faut rejeter les choses. Pour que les traditions vivent, celles-ci doivent accepter d’évoluer”, ajoute-t-il.

D’après lui, cela montre avant tout une chose: “que Strasbourg, par son histoire et par sa culture, a gardé ses racines germaniques”.