éroport Roissy Charles-de-Gaulle, le 10 octobre 2013 (Photo : Gabriel Bouys) |
[29/11/2013 12:06:16] Paris (AFP) La direction d’Air France a fait savoir vendredi qu’aucun de ses dirigeants ne bénéficiait plus de retraite chapeau depuis le début de l’année, en réponse à des syndicats qui dénonçaient un régime de retraite “choquant”.
Le régime de retraite chapeau, qui était en vigueur depuis 2004, a été dénoncé “à l’occasion de l’arrivée d’Alexandre de Juniac” à la tête de la compagnie en novembre 2011, peu avant de lancer un plan de restructuration, indique Air France dans une mise au point.
“Depuis le 1er janvier 2013, ce régime de retraite ne compte aucun nouvel entrant. Depuis deux ans, ce régime ne fait plus l’objet de financement dédié”, précise la direction.
“Une provision dont le montant actuel total est de 13 millions d’euros a été constituée dans le passé. Elle a été déposée auprès d’un organisme gestionnaire extérieur et ne peut être reprise compte tenu de la réglementation en vigueur”, explique-t-elle.
“Les personnes concernées qui sont à la retraite bénéficient elles du régime antérieur”, a ajouté un porte-parole.
Deux syndicats minoritaires chez Air France, le Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf), et Sud-Aérien, avaient critiqué jeudi les “retraites dorées” des dirigeants, aussi choquantes selon eux pour les salariés de la compagnie que pour ceux de PSA Citroën.
Le président sortant du groupe automobile en difficulté, Philippe Varin, a renoncé mercredi à une retraite chapeau de 21 millions d’euros devant l’indignation du monde syndical et politique.
Air France-KLM a lancé en janvier 2012 un plan de restructuration, Transform 2015, devant lui permettre de renouer avec les bénéfices d’ici à 2015. Les premières mesures de restructuration avaient entraîné 5.122 départs entre 2012 et fin 2013. Quelque 2.800 suppressions de postes sont prévues dans le cadre de la seconde étape du plan.
La direction affirme dans son communiqué que “les cadres dirigeants d’Air France sont la seule catégorie de l’entreprise à avoir subi une baisse nette de rémunération dans le cadre du plan Transform 2015 puisque les rémunérations variables ont été significativement réduites”.
Alexandre de Juniac avait demandé à son arrivée à la tête d’Air France à l’automne 2011 à voir sa rémunération variable baisser de moitié, souligne Air France. Quand il est devenu l’été dernier PDG du groupe Air-France KLM, son successeur Frédéric Gagey a également demandé “à ce que sa rémunération reste inchangée par rapport à celle qu’il percevait en tant que directeur financier d’Air France”.
S’agissant des rémunérations des membres du Conseil d’administration, “il est inexact d’affirmer que leur montant a été doublé entre 2011 et 2012, alors que c’est exactement le contraire”, a déclaré un autre porte-parole, démentant des informations du Spaf.
“Afin de s?associer aux efforts demandés dans le cadre du plan de redressement Transform 2015, les administrateurs ont décidé de renoncer à la moitié de leurs jetons de présence au titre de l?exercice 2012. Pour 2012, les jetons de présence étaient de 288.000 euros alors qu’ils s’élevaient pour 2011 (exercice de 9 mois) à 418.000 euros”, a-t-il ajouté.
“Enfin, il convient de rappeler qu’Air France a mis en place en 2006 un dispositif de retraite complémentaire dont bénéficient plus de 25.000 salariés. A la différence du régime de retraites chapeau, ce large dispositif applicable aux autres salariés a été maintenu”, conclut le communiqué.
En complément de la retraite légale, les hauts dirigeants de quelques grandes entreprises françaises ont droit à une “retraite chapeau” (dite aussi “surcomplémentaire”) s’ils achèvent leur carrière dans l’entreprise. Son versement est étalé pendant toute la durée de la retraite du bénéficiaire.
Le Spaf représente 11,5% des pilotes d’Air France, et 0,97% du personnel. Sud Aérien, qui ne compte pas de pilotes, a reçu 8,5% des voix aux dernières élections des représentants du personnel.