L’absence de Constitution depuis 3 ans et la présence du gouvernement provisoire avec des prérogatives très limitées ne permettant pas de mettre en place une politique économique à moyen et long termes. Du coup, c’est une situation qui coûte très cher à l’économie tunisienne et aux entreprises.
Afin de faire simple et éviter tout développement politique, je vais citer seulement 3 exemples.
Premièrement, le FAMEX 3, projet de promotion des exportations financé par la Banque mondiale et qui avait pour objectif de booster les exportations tunisiennes, était programmé pour démarrage en 2011, mais la Banque mondiale refuse, à juste titre, de financer un gouvernement provisoire.
Deuxièmement, le Canada vient de suspendre la clause de préférence douanière dont bénéficiaient les exportations des produits et services tunisiens vers le Canada, pour absence de démocratie et pour la prolongation de la période transitoire, ce qui a fait monter les taxes douanières sur l’exportation des produits tunisiens de 0 a 40%. Ainsi, une société tunisienne de services dans le secteur des TIC et qui emploie 300 cadres et réalise avec une multinationale canadienne un chiffre d’affaires annuel de 5 millions de dollars US, s’est retrouvée en difficulté vue que sa compétitivité, du jour au lendemain, a perdu 40%. Son partenaire canadien menace même de mettre fin à son contrat; et l’entreprise tunisienne cherche désormais à délocaliser ses activités dans un autre pays africain pour garder son marché canadien.
Enfin, l’absence de politique vers l’Afrique et l’imposition aux Africains de visas d’entrée en Tunisie, avec des conditions parfois humiliantes, fait que nos entreprises et nos hommes d’affaires le payent également très cher. A titre indicatif, un visa avec une simple entrée au Congo coûte à un homme d’affaires tunisien 600 dinars par voyage.
Qui s’en occupe ou s’en soucie?