à une opération escargot près de Toulon, le 29 novembre 2013 (Photo : Franck Pennant) |
[29/11/2013 14:19:43] Paris (AFP) Les agriculteurs de la FNSEA ont à nouveau exprimé leur mécontentement vendredi contre les “surenchères fiscales et réglementaires” mais, cette fois, au blocus ils ont préféré des actions symboliques comme l’installation de portiques en paille.
Ils demandent une “pause fiscale”, moins de contraintes environnementales, des moyens pour moderniser les exploitations, “des réformes structurelles pour pallier les distorsions de concurrence” et la tenue d’Etats généraux de l’agriculture pour début 2014.
Contrairement à jeudi dernier, la mobilisation n’a pas donné lieu à l’interruption de la circulation. La semaine dernière, les manifestations des agriculteurs avaient été émaillées d’accidents, dont un mortel, et avaient provoqué de gros blocages dans l’ouest et le sud de Paris.
Il ont voulu cette fois dialoguer avec le public sur le thème “Laissez-nous produire +Made in France+, laissez-nous travailler”, sans mener d’actions impopulaires.
La FNSEA Nord Bassin Parisien (FRNBP) du syndicat a mobilisé dans l’Oise, l’Aisne ou la Somme avec installations de portiques en paille, clin d??il aux portiques de l’écotaxe honnie du monde agricole, a rapporté à l’AFP Luc Smessaert de la FRNBP.
éphane Le Foll, le 29 novembre 2013 à Paris (Photo : Fred Dufour) |
A ce sujet justement, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a laissé entendre vendredi matin que la taxe sur le poids lourds pourrait être repoussée au moins à janvier 2015. Mais le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, a ensuite nuancé ses propos, précisant que le calendrier n’était “pas arrêté” et qu’il restait suspendu à l’avancement des travaux de la mission parlementaire sur le sujet.
“Le projet d’écotaxe a amené à cette situation de ras-le- bol et on demande un repositionnement clair sur où doit aller l’agriculture”, a déclaré à l’AFP Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
La FNSEA a demandé mardi lors d’une rencontre avec Jean-Marc Ayrault la tenue d’Etats généraux de l’agriculture pour faire le point sur la stratégie qu’on entend lui donner. C’est la réponse à cette demande précise que les agriculteurs attendent, selon Dominique Barrau.
à une opération escargot près de Toulon, le 29 novembre 2013 (Photo : Franck Pennant) |
“Il nous semble fondamental, qu’avant le bouclage de la loi d’avenir (sur l’agriculture, attendue cet été), il y ait eu ces Etats généraux”, a-t-il précisé.
Jusqu’au Var
La mobilisation vendredi ne s’est cette fois pas limitée au bassin parisien. Thibaut Ledermann, directeur de la FRNBP a rapporté aussi des actions en Haute-Normandie, en Poitou-Charentes, et un rassemblement prévu à Melun (Seine-et-Marne) vendredi après-midi.
Dans la Marne, des panneaux d’entrées et de sorties des villages ont été bâchés, symbolisant “la ruralité en deuil”, selon lui.
Des mobilisations contre la hausse de la TVA appliquée aux centres équestres, qui va passer de 7 à 20% à compter du 1er janvier, étaient également à nouveau attendues.
Concernant ce sujet, Stéphane Le Foll a aussi annoncé vendredi que le gouvernement envisageait de permettre aux centres équestres de conserver une TVA réduite à 7% sur certaines de leurs activités.
Dans le Var, des agriculteurs -surtout horticulteurs – ont également manifesté. Partis du marché aux fleurs d’Hyères, un cortège de véhicules a mené une opération escargot jusqu’à la préfecture de Toulon vendredi matin afin d’y déposer une couronne de fleurs géante, a rapporté un photographe de l’AFP.
Enfin, dans Paris, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs d’Ile-de-France, les mêmes qui avaient déjà organisé le “blocus” la semaine dernière, ont déposé des bottes de paille devant la gare Montparnasse, selon une vidéaste de l’AFP.
Ils étaient accompagnés d’un âne, censé symboliser le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et comptaient se rendre jusqu’au ministère avec l’animal, avant d’en être empêchés par la police.
La FNSEA n’appelle pas à la mobilisation nationale mais d’autres actions sont attendues dans les prochains jours, comme le 5 décembre en Aquitaine, selon Dominique Barrau.