Etats-Unis : après Thanksgiving, le “Black Friday” en vedette

3433d6e0eb7f90a1c376575f64f55edd16998d6e.jpg
à Fairfax en Virginie (Photo : Paul J. Richards)

[29/11/2013 17:28:20] New York (AFP) Le traditionnel marathon de la consommation battait son plein vendredi à New York pour le “Black Friday” mais démarre de plus en plus souvent dès le jeudi, jour de la fête familiale de Thanksgiving.

Dès la fin de matinée jeudi, à l’heure où d’autres enfournaient la dinde, repas traditionnel de Thanksgiving, une dizaine de personnes faisaient déjà la queue, emmitouflées dans des couvertures, devant un magasin d’électronique de la chaîne Best Buy du nord de Manhattan dont l’ouverture n’était prévue qu’à 18H00.

A 21H00, le magasin d’électronique faisait le plein. Laura Pisani est venue spécialement avec sa mère acheter un iPad, témoignant de la folie des tablettes électroniques, l’un des best-sellers de la saison: “nous avons fait un dîner de Thanksgiving mais tôt, à 16H00”.

Le “Black Friday” ou “vendredi noir”, lendemain de Thanksgiving, est l’une des journées les plus actives de l’année pour le secteur de la distribution aux Etats-Unis, et considérée comme un baromètre de la saison des fêtes.

Il doit son surnom au fait qu’il fait fréquemment basculer les résultats annuels des magasins dans le positif, le “noir” en anglais.

Mais de plus en plus, cette grand-messe du shopping démarre dès le jeudi de Thanksgiving, souvent en famille.

“D’habitude nous faisons les courses le vendredi mais nous avions fini de manger et plutôt que de rester assis à ne rien faire, on a décidé de venir maintenant”, explique Jay, travailleur dans un centre d’accueil pour sans-abris, venu chez Best Buy avec sa femme DeeDee, enseignante.

Ils sont repartis les bras chargés de DVD et de tablettes qu’ils déposeront dans quelques semaines sous le sapin de Noël.

Au petit matin vendredi, les magasins de Broadway, grosse artère commerçante du sud de Manhattan, étaient noirs de monde.

Dennis Dielewski, lycéen new-yorkais de 16 ans, arrive devant le magasin Uniqlo de Soho avec déjà deux sacs de vêtements à son bras, accompagné de 4 amis.

“Nous sommes arrivés à 6H00 du matin, la plupart des magasins étaient encore fermés. Je ne sais pas pourquoi on est venus si tôt mais ça valait la peine quand même, on a eu 50% chez Armani Exchange et 40% chez Banana Republic”, explique-t-il.

Un monde de fous dans la nuit de jeudi

Antoinette Henry et Jason Flores, qui travaillent tous deux dans un club de jazz, ont commencé leur chasse aux bonnes affaires dès 2 heures du matin: “Entre 3 et 5 heures du matin il y avait un monde de fou”, raconte Jason dans le grand magasin Bloomingdale’s.

Wal-Mart, premier distributeur du monde, se félicitait dès vendredi matin de ventes “record” pour le “Black Friday”.

“Entre 18H00 et 22H00 jeudi, Wal-Mart a enregistré 10 millions de paiements dans ses magasins”, souligne le groupe dans un communiqué.

Signe des temps, dans son enquête traditionnelle avant ce week-end phare du secteur, la Fédération nationale de la distribution (NRF) a demandé aux personnes sondées si elles prévoyaient de faire des emplettes ce jour-là: 23,5% ont donné une réponse positive, soit 33 millions de personnes.

“Ce vendredi semble un peu plus calme que l’an dernier, à cause du temps froid notamment sur le nord-est du pays mais aussi parce que le shopping par internet se développe”, note RJ Hottovy, analyste chez Morningstar.

“Le Black Friday perd aussi un peu en importance car il y a une demande pour ouvrir les magasins dès le jeudi à laquelle les dirigeants des magasins répondent”, ajoute-t-il.

La NRF s’attend à une “bonne saison” des fêtes avec une progression de 3,9% des ventes sur un an contre 3,5% l’an dernier: “C’est mieux que la moyenne des dix dernières années mais moins bien qu’avant la crise, quand la progression atteignait 6% à 7% sur un an”, détaille-t-elle.

RJ Hottovy est moins optimiste: “nous tablons sur une croissance de 3%”, en ralentissement alors que beaucoup de consommateurs “sont encore en difficulté” financière.